L'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn ("DSK"), qui a échappé à un procès aux Etats-Unis grâce à un arrangement financier, sera jugé en France l'an prochain pour "proxénétisme aggravé en réunion". Ce délit est passible de 10 ans de prison et 1,5 million d'euros (1,8 million de francs) d'amende.
Le parquet ne fera pas appel de l'ordonnance de renvoi en correctionnelle, prononcée vendredi par les juges, a annoncé lundi le procureur de Lille, Frédéric Fèvre. Il avait requis le 11 juin un non-lieu en faveur de DSK, estimant qu'il n'existait "pas de charges suffisantes".
Après deux ans d'instruction, les magistrats chargés de l'affaire dite du Carlton de Lille ont décidé de renvoyer treize personnes, dont l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), pour "proxénétisme aggravé en réunion". Une quatorzième personne est accusée de "complicité d'escroqueries et d'abus de biens sociaux".
DSK, 64 ans, a dénoncé vendredi, dans un communiqué diffusé par ses avocats, une "instruction exclusivement à charge". Il a toujours affirmé ignorer que les femmes présentes aux parties fines auxquelles il avait participé, notamment à Paris et Washington, étaient des prostituées rémunérées.
La politique, du passé
La dernière de ces soirées avait eu lieu à Washington, à la veille de son arrestation au Sofitel de New York. Elle avait déclenché un scandale planétaire le contraignant à démissionner du FMI et mettant fin à ses ambitions présidentielles en France.
Cette affaire s'est conclue en décembre par un accord financier confidentiel entre DSK et Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui l'accusait d'agression sexuelle.
Dans un entretien à la télévision russe mercredi, Dominique Strauss-Kahn a assuré que la politique était "du passé" et qu'il souhaitait désormais se consacrer à ses nouvelles fonctions.