Les forces gouvernementales sud-soudanaises tentaient jeudi de reprendre le contrôle de la ville de Bor, au cinquième jour d'affrontements entre ethnies rivales dans ce pays producteur de pétrole. Les combats inquiètent les pays d'Afrique de l'Est, qui ont dépêché une équipe de médiateurs.
Les combats ont déjà fait entre 400 et 500 morts. Des milliers de civils, notamment 200 employés du secteur pétrolier, ont trouvé refuge dans des bases des Nations unies. Les Casques bleus ont reçu ordre de ne pas intervenir dans le conflit.
Mercredi soir et jeudi matin, des affrontements entre ouvriers ont fait 16 morts dans les champs pétrolifères d'Unity et de Thar Jath, au nord de Juba, a-t-on appris de source autorisée.
Les combats les plus violents se concentraient autour de la ville de Bor, au nord de Juba, où en 1991 des centaines de Dinka avaient été massacrés par des soldats fidèles à Riek Machar.
Par ailleurs, de jeunes membres de l'ethnie Lou Nuer se sont introduits de force sur une base des Nations unies dans l'Etat de Jonglei au Soudan du Sud, a annoncé jeudi l'ONU. L'organisation craint que cette attaque n'ait fait des victimes.
Pour le moment, la production pétrolière, d'environ 245'000 barils par jour, n'est pas affectée, dit le gouvernement sud-soudanais. A Khartoum, l'armée soudanaise a fait part de son inquiétude face à l'escalade du conflit, craignant que la production de pétrole sud-soudanais ne soit affectée par les combats.
Les affrontements ont débuté dimanche autour de Juba et se sont vite étendus à d'autres régions du pays. Ils opposent les partisans de l'ancien vice-président Riek Machar, un Nuer, à ceux du président Salva Kiir, de l'ethnie Dinka, majoritaire dans le pays.
Riek Machar a été limogé en juillet dernier par le chef de l'Etat, qui l'accuse aujourd'hui d'avoir cherché à le renverser. Machar reproche pour sa part au président de se comporter comme un dictateur.
Une délégation ministérielle venue d'Ethiopie, du Kenya, d'Ouganda et du Rwanda était attendue dans la journée à Juba, la capitale, a dit un responsable du ministère éthiopien des affaires étrangères. Les Nations unies ont également sollicité jeudi la médiation du président ougandais, Yoweri Museveni.