Didier Burkhalter appelé lundi à ne pas relâcher les efforts pour résoudre la crise ukrainienne, mettant en garde contre une escalade. Le président de l'OSCE a condamné le défilé de détenus organisé par les séparatistes à Donetsk et appelé Moscou à respecter les conditions de l'acheminement d'aide dans l'est de l'Ukraine.
"Le sens de la responsabilité exige que nous continuions à nous engager de toutes nos forces pour une solution pacifique", a souligné le président de la Confédération dans deux discours devant les ambassadeurs allemands réunis à Berlin puis devant leurs homologues estoniens à Tallinn.
Selon le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), une "escalade ne peut être exclue", sur le terrain comme dans les relations Est-Ouest.
Il a dénoncé la dégradation de la situation humanitaire et l'action unilatérale de la Russie pour faire passer en Ukraine ses camions d'aide à la population de Lougansk. Selon lui, l'accord de l'Ukraine et la coordination avec le CICR restent les conditions de mise pour un second convoi russe, que Moscou a dit lundi vouloir envoyer dans les prochains jours.
Le Neuchâtelois a aussi ciblé les insurgés prorusses qui ont fait défiler dimanche des dizaines de soldats ukrainiens devant la foule à Donetsk. Cette "humiliation publique" viole le droit international humanitaire et "doit se terminer immédiatement", a-t-il critiqué.
De même, M. Burkhalter a "fermement" condamné l'enlèvement et l'assassinat du consul honoraire de Lituanie à Lougansk, annoncés vendredi par le gouvernement de Vilnius. Les responsables de ce crime doivent être traduits en justice, a-t-il insisté.
Face à ces violences, le seul moyen d'aller de l'avant est le "dialogue à tous les niveaux" pour arriver à une sortie de crise qui n'ait "ni vainqueur, ni vaincu". Ce qui veut dire qu'il faut non seulement parler du président russe Vladimir Poutine, mais aussi avec lui, a souligné M. Burkhalter.
Sur le terrain, les rebelles prorusses étaient à l'offensive lundi au sud de leur bastion de Donetsk. Ils tentaient de regagner du terrain, à la veille d'une rencontre entre les présidents ukrainien Petro Porochenko et russe Vladimir Poutine lors d'un sommet régional à Minsk.