Silvio Berlusconi a décidé mardi soir de passer à l'opposition avec ses troupes à quelques heures d'un vote de confiance sur le budget 2014 de l'Italie. Cette mesure est aussi intervenue à la veille de sa probable exclusion du Sénat.
"Les conditions pour poursuivre la collaboration avec ce gouvernement ne sont plus réunies. Nous avons informé le chef du gouvernement (Enrico Letta, NDLR) de notre décision de sortir de la majorité", a indiqué Paolo Romani, chef du groupe Forza Italia (FI), le nouveau parti du Cavaliere, au Sénat. "Ce soir, nous ne voterons pas la confiance", a-t-il également poursuivi.
M. Letta devait poser la question de confiance sur un "maxi-amendement" présentant toutes les modifications apportées par le Sénat au projet de loi budgétaire préparé par le gouvernement. Ce texte est critiqué par les partenaires sociaux pour son manque de mesures en faveur de l'emploi et par Bruxelles en raison de sa dette élevée.
La loi budgétaire, qui sera encore modifiée à la Chambre des députés, "ne résout pas tous les problèmes du pays, ni même les plus dramatiques", a reconnu le vice-ministre de l'Economie, Stefano Fassina, tout en affirmant également qu'elle réduisait tout de même la pression fiscale.
Et le gouvernement ne devait toutefois pas être en péril, M. Letta disposant d'une majorité avec la gauche appuyée par une trentaine de sénateurs de centre-droit, des anciens partisans du Cavaliere qui refusent de faire tomber l'exécutif.
Selon ses détracteurs, le Cavaliere, 77 ans, a utilisé le prétexte du budget pour passer à l'opposition, alors que le détonateur de sa colère est le maintien du vote mercredi au Sénat sur sa déchéance, en dépit de toutes ses tentatives pour le reporter ou l'annuler.
Le porte-parole de la présidence russe a lui qualifié de "foutaises" les rumeurs selon lesquelles Vladimir Poutine aurait accordé un passeport russe à Silvio Berlusconi. Les deux hommes ont dîné ensemble lundi en soirée à Rome, alors que M. Poutine a rencontré mardi M. Letta.