L'aviation américaine a bombardé des pièces d'artillerie utilisées par l'État islamique contre les forces kurdes qui défendent Erbil, capitale du Kurdistan irakien autonome, a annoncé vendredi le porte-parole du Pentagone. Barack Obama avait dit jeudi soir avoir autorisé des frappes aériennes ciblées pour contrer l'avancée des jihadistes.
Deux chasseurs F/A-18 ont largué des bombes à guidage laser sur une pièce d'artillerie mobile près d'Erbil, a déclaré le contre-amiral John Kirby dans un communiqué.
Les rebelles islamistes utilisaient l'artillerie pour bombarder les forces kurdes qui défendent Erbil, où se trouve du personnel américain, a-t-il également affirmé.
Quelques heures plus tard, d'autres raids ont visé "des terroristes" puis un convoi près d'Erbil.
Le président américain a autorisé des frappes aériennes pour contrer l'avancée des jihadistes dans le nord de l'Irak, dans le but d'empêcher un "génocide potentiel" des minorités religieuses assiégées.
L'autorisation porte sur des frappes aériennes "ciblées", a affirmé Barack Obama. Il faut protéger le personnel américain, en cas de poursuite de l'avancée des jihadistes de l'Etat islamique (EIIL) vers Erbil.
"J'ai autorisé des frappes ciblées si nécessaire pour aider les forces irakiennes qui se battent pour (...) protéger les civils qui sont coincés", a dit M. Obama depuis la Maison Blanche.
Sur place, dans le nord de l'Irak, des dizaines de milliers de chrétiens et de Yazidis ont été poussés à fuir face à l'avancée des extrémistes sunnites. Les Yazidis, une communauté kurdophone, se sont retrouvés piégés, sans eau ni nourriture, dans les montagnes désertiques environnantes.
Le président américain a confirmé qu'il avait aussi ordonné le parachutage de vivres aux populations menacées par l'avancée des extrémistes sunnites.
Les Etats-Unis ont parachuté de la nourriture et de l'eau à "des milliers d'Irakiens" à Sinjar, bastion des Yazidis.
La Grande-Bretagne va elle aussi parachuter dans "les 48 heures" des vivres aux populations menacées par l'avancée des jihadistes. Londres ne prévoit pas d'intervenir militairement mais est prêt à offrir "une assistance technique" aux Etats-Unis.
Par ailleurs, l'archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, a estimé que "les portes du Royaume-Uni devraient, à l'image de celles de la France, être ouvertes aux réfugiés" chrétiens.
Le gouvernement français avait annoncé le 28 juillet vouloir "favoriser l'accueil" des Irakiens de confession chrétienne sur son territoire. Onze Irakiens bénéficiant d'un visa d'asile sont arrivés jeudi à Paris.
M. Obama a toutefois assuré qu'il ne laisserait pas les Etats-Unis entrer "dans une autre guerre en Irak", réaffirmant qu'il n'enverrait pas de troupes au sol, deux ans et demi après le retrait des soldats américains du pays. "Il n'y a pas de solution militaire américaine à la crise en Irak", a-t-il dit.
Le pape François va lui envoyer le cardinal Fernando Filoni en Irak. Il se rendra au Kurdistan. Et il rencontrera aussi des autorités politiques.