Le président syrien était assuré mercredi de remporter largement l'élection présidentielle, qualifiée de "mascarade" par l'opposition et la communauté internationale. Cette victoire factice devrait pourtant l'encourager à intensifier son combat contre la rébellion.
"Je proclame la victoire du Dr. Bachar al Assad en tant que président de la République arabe syrienne qui a obtenu la majorité des suffrages exprimés lors du scrutin", a souligné lors d'une allocution télévisée le président du parlement, Mohammad al Laham, au lendemain du scrutin.
Les deux autres candidats qui lui servent de faire-valoir, Hassan al-Nouri et Maher al-Hajjar, ont obtenu respectivement 4,3 % et 3,2%.
La participation a elle atteint 73,4 %, selon la Cour constitutionnelle.
Le scrutin, organisé dans les secteurs tenus par le régime, soit 40% du territoire où vit 60 % de la population, a été dénoncé par l'opposition et ses alliés occidentaux, les Etats-Unis parlant de "honte", la France de "farce" et l'OTAN affirmant que les résultats ne seraient pas reconnus.
Mercredi, "au moins trois personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans les tirs de joie des partisans d'Assad", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, proche des rebelles. Ces éléments restent impossibles à vérifier de manière indépendante.
Malgré la guerre qui fait plus de 162'000 tués, déraciné quelque neuf millions de personnes et laissé le pays en ruines, une partie de la population continue de soutenir Bachar al-Assad.
"Des millions de Syriens sont sortis voter bravant le terrorisme et les voitures piégées pour affirmer la légalité d'un nouveau mandat de Bachar al-Assad qui durera jusqu'à 2021", a écrit le quotidien syrien "al-Watan".
"Les bureaux de vote ont été pris d'assaut. Cela reflète le haut degré de responsabilité envers les défis et la guerre terroriste contre lesquels doit lutter la Syrie", affirme le quotidien officiel "as-Saoura".
Les journalistes de l'AFP ont constaté aussi une affluence importante, alors que le vote a été prolongé de cinq heures "en raison de l'afflux des électeurs" selon les autorités.