Des hommes armés, soupçonnés d'appartenir au groupe islamiste Boko Haram, ont attaqué plusieurs églises dans le nord-est du Nigeria. Des habitants ont fait état de "dizaines" de fidèles tués pendant la messe ou abattus alors qu'ils s'enfuyaient.
Les villages visés sont situés dans l'Etat de Borno. Ils se trouvent tous dans un rayon de dix kilomètres de la petite ville de Chibok, où plus de 200 lycéennes avaient été enlevées mi-avril par Boko Haram.
"Les assaillants sont arrivés aux églises avec des bombes et des armes à feu", a déclaré un habitant de Chibok joint par téléphone, Timothy James. D'après les informations qu'il a rassemblées, "des dizaines de fidèles, hommes, femmes et enfants, ont été tués".
Le quotidien "Daily Post" a de son côté fait état de cinq églises visées et d'un bilan de plus d'une centaine de morts. Aucune des sources interrogées par l'AFP n'a pu fournir de bilan précis et l'armée nigériane n'a pu être jointe.
Boko Haram, qui dit vouloir créer un Etat islamique dans le nord à majorité musulmane du Nigeria, attaque des églises depuis le déclenchement de son insurrection.
Selon un responsable religieux chrétien de Chibok, Enoch Mark, les militaires nigérians n'ont pas répondu aux appels de détresse de la population lorsque les tueries ont commencé. "Ils sont simplement partis et se sont cachés dans la brousse", a-t-il affirmé.
Après l'enlèvement par Boko Haram de 276 lycéennes, le 14 avril à Chibok, les parents et les responsables locaux avaient déjà accusé l'armée de ne rien faire pour libérer les captives. Cinquante-sept jeunes filles avaient réussi à s'enfuir dans les jours suivant leur capture, mais 219 restent aux mains des islamistes.
"Nous n'arrivons pas à comprendre que les terroristes puissent venir en plein jour pour tuer des gens" sans rencontrer de résistance de l'armée nigériane, a affirmé un dirigeant du district de Chibok, sous couvert d'anonymat.
Il a déploré que le gouvernement laisse mourir les habitants du Nord-Est au lieu de les protéger, appelant à l'intensification des opérations contre les islamistes.
Dans l'Etat voisin de Yobe, sept soldats ont été tués samedi soir à Goniri. Les assaillants se déplaçaient en transport de troupes blindés et en camionnettes équipées de mitrailleuses antiaériennes.
Onze personnes ont par ailleurs été tuées vendredi soir dans une maison close du quartier chaud de Bauchi, le chef-lieu de l'Etat du même nom dans le nord du Nigeria. La cause de la déflagration n'a pas été précisée mais Boko Haram a commis plusieurs attentats dans la ville de Bauchi depuis le début de son insurrection.