Un Français a été arrêté en Bulgarie le 1er janvier pour avoir tenté de se rendre en Syrie. Il est soupçonné de liens avec Chérif Kouachi, l'un des auteurs de l'attentat du 7 janvier contre "Charlie Hebdo", a annoncé la justice bulgare.
Le mandat d'arrêt européen émis par la France à l'encontre de cet homme mentionne l'accusation de "participation à un groupe criminel armé dont l'objectif était l'organisation d'actes terroristes", a déclaré Darina Slavova, procureure générale de Haskovo (sud).
"Avant son départ le 30 décembre pour la Turquie, il a été plusieurs fois en contact avec l'un des deux frères, Chérif Kouachi", précise encore le mandat. Agé de 29 ans et d'origine haïtienne, le suspect avait été interpellé avec son enfant le 1er janvier, tandis qu'il tentait de franchir la frontière bulgaro-turque à bord d'un bus.
Le parquet de Haskovo avait indiqué dans un premier temps qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen. Celui-ci avait été émis après que l'épouse du suspect l'avait accusé de l'enlèvement de leur fils de 3 ans, le 30 décembre, en vue de l'emmener rejoindre des djihadistes en Syrie et de l'éduquer dans les principes de l'islam radical. L'enfant a été rendu entre-temps à sa mère.
De son côté, le suspect a affirmé qu'il voyageait avec son fils et sa compagne pour passer des vacances à Istanbul. Il a accepté lundi le principe de son extradition. La justice bulgare doit prendre une décision vendredi à ce sujet.
"Les services de police bulgares ont travaillé extrêmement dur ces derniers jours (...). J'espère que tout le réseau, s'il y en avait un, sera mis au jour et que nous pourrons contribuer au travail des autorités françaises", a déclaré le ministre de l'Intérieur bulgare, Veselin Vuchkov. Selon lui, "détecter et arrêter les personnes qui traversent la Bulgarie n'est pas un problème".
En revanche, "des centaines de citoyens de l'UE, porteurs de papiers parfaitement valides, peuvent facilement traverser le territoire bulgare pour aller combattre avec le groupe Etat Islamique, ou d'autres organisations terroristes, avant de retourner vers leur pays sans être inquiétés. S'ils ne nous sont pas signalés, il est très difficile de faire quoi que ce soit contre eux", a-t-il dit.