D’origine nord-américaine, cette espèce est jugée invasive. Les pêcheurs professionnels en capturent de plus en plus. Ils parlent de prolifération dans les ports, mais le Service de la faune nuance.
Colorée et appréciée des aquariophiles, la perche soleil est aussi vorace et agressive. Elle fréquente le lac de Neuchâtel depuis au moins 1991, selon un recensement de l’époque. Considérée comme nuisible en France et invasive en Suisse, cette espèce originaire d’Amérique du Nord doit être tuée en cas de capture, dans l’espoir d’en limiter la propagation.
Et pourtant, la perche soleil semble plutôt bien se plaire dans le lac — principalement dans les ports et les zones de végétation aquatique. Les pêcheurs professionnels affirment en attraper de plus en plus dans leurs filets.
« C’est une espèce invasive qui est relativement… peu invasive. Elle nous préoccupe surtout par son caractère non indigène », estime Robin Berger, collaborateur scientifique au Service cantonal de la faune. « Le terme de prolifération est certainement encore un peu fort. Sa population a tendance à s’étendre, mais de manière assez calme. »
Robin Berger : « Il y a d’autres espèces qui ont une dynamique bien plus invasive, comme la moule quagga par exemple. »
En réalité, le Service cantonal de la faune ne dispose pas encore de données statistiques sur le nombre de captures de perches soleil.
Pêcheur professionnel à Bevaix, Olivier Junod estime lui que la prolifération de l’espèce est bien réelle : « Cela fait maintenant six à sept ans que j’ai vu la première. Mais depuis deux ou trois ans, j’en capture de plus en plus, même en plein milieu du lac. »
Olivier Junod parle bien d’une prolifération, mais il ne dramatise pas : « Jusqu’à maintenant, on a toujours eu des inquiétudes lorsqu’une nouvelle espèce arrive ; mais il n’y a jamais eu de catastrophes majeures. »
Olivier Junod : « La perche soleil est en pleine expansion. »
La chair de la perche soleil se consomme, mais elle est jugée moins intéressante que celle de la perche commune. Surtout, sa petite taille rend le travail des filets difficile. Les deux pêcheurs professionnels que nous avons contactés estiment donc que l’exploitation de cette espèce n’est pas rentable. /mne









