Repousser ce projet au-delà de 2045 serait un coup dur pour le Canton de Neuchâtel à ce niveau. Quant à l’enveloppe prévue pour le financement des projets ferroviaires à l’échelle suisse, elle pourrait se situer dans une version intermédiaire à celles mentionnées jusqu’à présent.
Au lendemain de la publication du rapport Ulrich Weidmann, le Canton de Neuchâtel est soulagé. La ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds fait partie des projets jugés prioritaires. Ce professeur de l’EPFZ était chargé, par le Conseil fédéral, de fixer des priorités pour les projets routiers et ferroviaires à l’échelle suisse d’ici 2045. Le projet neuchâtelois est bien positionné, mais pour qu’il se concrétise dans les délais prévus, les montants dédiés au rail devront atteindre 24 milliards de francs. Les conseillers aux Etats socialiste Baptiste Hurni et national libéral-radical Damien Cottier, également membres de la Commission des transports, accueillent de manière favorable le rapport. Damien Cottier a rappelé dans La Matinale vendredi que la ligne directe permet notamment « d’éviter de rénover la ligne historique, ça règle la question du goulet d’étranglement de Vauseyon et ça évite de faire le tunnel de Chambrelien, qui serait sinon nécessaire ». Il rappelle que la partie n’est pas gagnée. « C’est un projet prioritaire, mais pas dans les toutes premières priorités. Et donc, il faudra politiquement une décision d’augmenter les montants. » Le conseiller aux Etats socialiste fait la même lecture. Baptiste Hurni relève aussi que « ce qui est rassurant dans ce rapport, c’est que l’expert de l’EPFZ (…) partage ces arguments et affirme que parmi les projets suisses, on est dans la première priorité si effectivement il y a 24 milliards de francs à disposition. On est dans la 2e priorité sur six s’il y a 14 milliards. » Une analyse qui doit rassurer, selon Baptiste Hurni, sur la force du projet neuchâtelois. Il faudra maintenant convaincre au niveau politique. « Un rapport va arriver au Conseil national et au Conseil des Etats et il va falloir convaincre que ce projet doit être fait avant 2045. »
Baptiste Hurni : « On est prêt, on peut y aller et on doit le faire. »
La ligne directe structure l’aménagement du territoire cantonal
Pour convaincre, Damien Cottier s’appuie sur le fait qu’il s’agit d’une nouvelle ligne qui va augmenter massivement le nombre de personnes qui prendront les transports publics. « Ailleurs, on a beaucoup de peine à avoir cet effet. » L’élu libéral-radical relève qu’il ne serait pas « surpris qu’il y ait encore une variante intermédiaire qui arrive », entre les 14 et les 24 milliards de francs. « Et il faudra continuer de se battre pour être sûr d’être dans le paquet, quel que soit le montant. »
Baptiste Hurni soulève un autre point qui fait de la ligne directe un élément indispensable pour le canton de Neuchâtel. « Nous organisons notre canton autour de ce projet. Si vous prenez le projet d’aménagement du territoire du canton de Neuchâtel, il est organisé autour de cette ligne structurante. » Si on la repousse au-delà de 2045, « tout ce qu’on est en train de faire n’a pas de sens tant que ce n’est pas construit. » Pour convaincre, Baptiste Hurni relève qu’il faudra créer des alliances avec les représentants des autres projets classés en catégorie 2. /sma








