Le MTTA au chevet de l’écosystème horloger de l’arc jurassien

Un centre de compétence pour pérenniser le savoir-faire et l’innovation horlogère prendra ses ...
Le MTTA au chevet de l’écosystème horloger de l’arc jurassien

Un centre de compétence pour pérenniser le savoir-faire et l’innovation horlogère prendra ses quartiers au Locle à l’horizon 2028. Les Métiers du Temps-Time Arts (MTTA), piloté par Microcity, a pris la forme d’une SA en début d’année et quelques projets concrets sont en voie de réalisation.

Le future centre de compétences MTTA prendra ses quartiers dans l’ancien bâtiment de l’école des ingénieurs au Locle. (photo : Microcity) Le future centre de compétences MTTA prendra ses quartiers dans l’ancien bâtiment de l’école des ingénieurs au Locle. (photo : Microcity)

« On se fédère pour conserver les savoir-faire », c’est ainsi que Mattieu Aubert, chef du Service de l’économie du canton de Neuchâtel, a rappelé la mise en route du MTTA, la semaine dernière à l’inauguration du Technical Watchmaker Show à La Chaux-de-Fonds. Un secteur horloger entre héritage et innovation, c’est le savant équilibre qu’envisage de façonner le centre de compétence Les Métiers du Temps-Time Arts. Le MTTA verra le jour physiquement en 2028 au Locle dans le bâtiment bientôt rénové « HDV7 » situé à la Rue de l’Hôtel-de-Ville 7. Le projet, piloté par sa maison mère Microcity, a pris la forme d’une SA en fin d’année 2024. « Nous avons créé cette SA, afin de remplir les critères d’éligibilité à un subventionnement du Département fédéral de l’économie, la formation et la recherche », détaille Isabelle Veillard, directrice opérationnelle du projet MTTA. Début 2025, le projet obtient la subvention fédérale d’une hauteur de 1,6 million de francs sur quatre ans (2025-2028). « Cette subvention représente environ 50% de notre financement », ajoute la directrice. L’autre moitié est assurée par des contributions cantonales via Microcity, la cotisation des entreprises adhérentes et les revenus de la gestion de projets.


L’innovation et la collaboration : clés de la santé de la branche

« Ce centre aura un impact sur l’ensemble de l’industrie horlogère », estime Isabelle Veillard. Ces principaux objectifs visent à favoriser la collaboration entre les acteurs du secteur horloger, à stimuler l’innovation et à assurer la transmission des savoir-faire à la relève. La mise en commun fait partie des points faibles de l’industrie horlogère de l’arc jurassien, selon la directrice opérationnelle du MTTA. « Il manque ce territoire neutre de rencontre entre les acteurs du secteur. Nous pouvons le mettre à disposition », ajoute-t-elle.

Isabelle Veillard : « Les opportunités de collaborer sont assez rares. »

Du point de vue international, la collaboration et l’innovation sont essentielles pour l'industrie suisse afin de rester concurrentielles vis-à-vis d’autres marchés. Le secteur horloger suisse ne représente que 2% de la production mondiale, pourtant il génère environ 50% des revenus totaux du marché mondial. « La Suisse a réussi à conserver cette renommée d’excellence, de technologie et de savoir-faire, notre but est de pérenniser cet écosystème », se réjouit Isabelle Veillard.

Ainsi l’ensemble du tissu horloger peut participer de près ou de loin au projet MTTA. « Nous souhaitons nous adresser à tout le monde, de la plus grande firme horlogère au plus petit sous-traitant », explique la directrice opérationnelle. Les entreprises peuvent intégrer l’« Advisory Board », une sorte de conseil qui influence les grandes orientations du centre et paye une cotisation. Elles peuvent également participer à des groupes de travail ou simplement partager une problématique spécifique à leur domaine. « Nous nous nourrissons de problématiques pour créer nos projets », décrit Isabelle Veillard. Mais les entreprises vont-elles faire le pas de s’investir dans le projet, la réponse d’Isabelle Veillard

Isabelle Veillard : « Nous avons ressenti immédiatement de l'intérêt. »

Concrètement le MTTA s’apprête déjà à mettre sur les rails quelques projets comme, par exemple : la cartographie des métiers d’art qui concernent l’horlogerie ou encore l’élaboration du bilan carbone d’un composant horloger.


Éviter la perte du savoir

Malgré ses synergies avec la HE Arc, l’UNINE ou le CPNE, le MTTA n’a pas pour vocation d’endosser le rôle d’une institution de formation. « Nous sommes un facilitateur », ajoute Isabelle Veillard. Son rôle est simplement de recueillir une problématique, de mettre les acteurs autour de la table et d’essayer de trouver des solutions.

Isabelle Veillard : « Nous mettons les gens autours de la table.»

Le MTTA prendra donc ces quartiers au Locle en 2028. Bien que la culture horlogère soit particulièrement développée dans l’arc jurassien et les montagnes neuchâteloises, le projet veut inclure toute la Suisse. « Il y a toujours eu de l’horlogerie dans tous ces cantons, il ne manque plus qu’ils travaillent tous de concert pour faire que cette industrie soit une excellence qui ne risque pas de disparaitre de la Suisse », termine-t-elle. /crb


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