Que se passe-t-il lorsque l'on s'immerge dans les profondeurs du lac de Neuchâtel ? La rédaction RTN est allée observer un entraînement de l'apnéiste bernois Nicolas Aufranc, pour mieux s’en rendre compte. Le sportif était entouré de deux autres spécialistes. L’objectif de la journée était une descente à 55m de profondeur. Une distance que l’apnéiste a l’habitude de tenter en mer. « Ici au lac, on a plus de contrainte en termes de température et de visibilité » souligne le Bernois (ndlr : la température de l’eau passe de 24 degrés en surface à 10 degrés à 15m de profondeur).
Nicolas Aufranc nous a raconté qu’il participe à des compétitions d’apnée, mais qu’il pratique aussi cette discipline pour « se maintenir en forme et faire le vide ».
Nicolas Aufranc : « L'apnée, c'est 70% de mental. »
L’apnée de compétition se décline en trois catégories : l’apnée statique, dynamique et de profondeur, celle que Nicolas Aufranc affectionne particulièrement. « Elle offre la plus grande palette de sensations », relève le Bernois. Aujourd’hui, des compétitions sont organisées sur toute la surface du globe, entraînant de nouveaux records : « Les meilleurs vont à au-delà de 100m », glisse l’apnéiste.
Mais cet élan a ses dérives. Les athlètes vont parfois au-delà des limites et se mettent en danger. « C’est sûr qu’ils nous donnent du travail », sourit Arnaud Carnal, instructeur et apnéiste de sécurité en compétition, qui, avec Philippe Morel, encadrait Nicolas Aufranc lors de l’entraînement que nous avons suivi. C’est souvent dans le cadre de la compétition, là où le stress et l’envie de gagner sont maximaux, que surviennent les problèmes. « Je ne trouve pas que ce soit un sport dangereux à pratiquer, les règles sont simples. Il faut respecter ses limites et plonger en étant accompagné », affirme l’instructeur.
Arnaud Carnal : « On agit seulement si l'athlète se disqualifie lui-même. »
Et en cas de problème, un dispositif de sécurité est déclenché.
Philippe Morel : « En cas de problème, on peut larguer un contre-poids. »
« L’apnée, c’est le meilleur sport du monde ! », lance Arnaud Carnal. Pour Phillipe Morel, c’est aussi l’occasion de découvrir un environnement invisible à la surface : « Il m’arrive de tomber nez à nez avec des brochets » sourit le Fribourgeois. La discipline est en pleine expansion depuis quelques années. « Au niveau des clubs, tout est rapidement complet », affirme Phillipe Morel, qui est aussi moniteur dans une école d’apnée.
Notre reportage
Nicolas Aufranc participera à la compétition d’apnée du Nice Abysse Contest, les 5 et 6 juillet prochains. /ave-vco