Ne pas laisser les victimes de l’exil tomber dans l’oubli

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, des citoyens sont montés à la tribune à Neuchâtel ...
Ne pas laisser les victimes de l’exil tomber dans l’oubli

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, des citoyens sont montés à la tribune à Neuchâtel pour évoquer le nom et les circonstances dans lesquelles des personnes migrantes ont perdu la vie. Une manière de leur rendre hommage.

Chaque bandelette de papier représente une personne décédée sur le chemin de l'exil. Ici, une installation au Péristyle de l'Hôtel de Ville de Neuchâtel. Chaque bandelette de papier représente une personne décédée sur le chemin de l'exil. Ici, une installation au Péristyle de l'Hôtel de Ville de Neuchâtel.

« L’intégration passe par le sentiment de sécurité et de légitimité à être ici ». C’est avec ces mots que la conseillère d’État neuchâteloise Florence Nater a lancé officiellement samedi la Journée mondiale des réfugiés qui se tient tout au long du week-end à Neuchâtel, notamment. À ses yeux, il est important de « cultiver notre tradition d’ouverture, d’accueil et de dignité ».

Plusieurs actions étaient organisées dans le cadre de la manifestation. Une Fête des réfugiés visait à offrir aux participants des moments festifs, en musique, pour célébrer la vie et l’espoir. Les différentes communautés étrangères avaient aussi préparé de nombreux plats de leur lieu d’origine.

Pour Yohannes Kashai, représentant de la communauté érythréenne de Neuchâtel, il est important de se mobiliser et de se battre pour défendre le droit d’asile.

Yohannes Kashai : « Il faut continuer. C’est en continuant qu’on peut réussir. »

Pour Yohannes Kashai et Tenbet Tesfaye, tous deux installés respectivement à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds depuis une trentaine d'années, il était important de participer à cette Journée mondiale des réfugiés. Pour Yohannes Kashai et Tenbet Tesfaye, tous deux installés respectivement à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds depuis une trentaine d'années, il était important de participer à cette Journée mondiale des réfugiés.

Un hommage aux victimes de l’exil

L’ambiance était plus solennelle au péristyle de l’Hôtel de Ville. Des personnes se sont succédé à la tribune tout au long de la journée pour évoquer le nom et les circonstances dans lesquelles des réfugiés ont perdu la vie sur le chemin de l’exil. Leur trajectoire est aussi posée par écrit, sur des bandelettes de papier, installées en banderoles dans le bâtiment. « C’est une ONG basée à Amsterdam, United against racism, qui recense les victimes depuis 1993 », explique l’ancien professeur de théologie Pierre Bühler, qui porte cette action, intitulée Les nommer par leur nom, à Neuchâtel. Celle-ci est menée dans 12 villes de Suisse. 

Pierre Bühler : « On s’est donné comme tâche en somme de faire un petit monument à chaque personne. »

Cette liste des morts établie depuis 1993 contient aujourd’hui 66'500 noms, ajoute Pierre Bühler. « Ce n'est pas seulement le chiffre qui compte. C’est aussi que chaque personne a son histoire et que beaucoup de ces personnes meurent sans qu’on sache leur nom », dit-il.

Samedi matin, la conseillère d’État Florence Nater est montée à la tribune pour un moment de lecture et de recueillement en faveur des réfugiés morts durant leur exil. « C’est beaucoup d’émotions parce qu’on découvre les circonstances dans lesquelles les personnes ont été retrouvées », dit-elle.

Florence Nater : « C’est une façon de leur rendre hommage pour le courage qui a été le leur, pour la tragédie qui a été la leur. »

Ces nombreuses banderoles visent à rendre hommage aux personnes migrantes décédées avant d'avoir trouvé un pays d'accueil. Ces nombreuses banderoles visent à rendre hommage aux personnes migrantes décédées avant d'avoir trouvé un pays d'accueil.

« C’est la moindre des choses que de faire mémoire de ces vies », souligne Sandra Barbetti Buchs, membre de longue date du comité d’organisation de cette Journée mondiale des réfugiés.

Sandra Barbetti Buchs : « C’est un moment très fort. »

L’action qui visait à déposer 30'000 bateaux en papier en symbole des vies perdues dans la Méditerranée n’a en revanche pas pu se faire. Le camion qui les transportait n’a pas pu accéder à l’Hôtel de Ville en raison de la Fête de la musique.


Un appel au Conseil fédéral en faveur des enfants

Plusieurs requêtes ont aussi été lancées à travers les discours dans le cadre de cette Journée mondiale des réfugiés. Le collectif Droit de rester a fait part de son combat pour que les conditions s’améliorent dans le Centre fédéral pour requérants d’asile de Boudry.

Un appel au Conseil fédéral a aussi été émis, appelant la Confédération à mieux prendre en compte les droits des enfants mis sur le chemin de l’exil, dans le respect de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Dimanche, une cérémonie interreligieuse, ouverte à tous, est encore organisée au Temple du Bas à Neuchâtel dès 17 heures. /sbm


Actualisé le

 

Actualités suivantes

Articles les plus lus