Un sapeur-pompier dans l’ambulance, on ne voit ça que dans les Montagnes neuchâteloises

Le service ambulancier du SIS est le seul de Suisse à envoyer sur le terrain un sapeur-pompier ...
Un sapeur-pompier dans l’ambulance, on ne voit ça que dans les Montagnes neuchâteloises

Le service ambulancier du SIS est le seul de Suisse à envoyer sur le terrain un sapeur-pompier en appui de l’ambulancier diplômé. Ce professionnel du feu a suivi une formation de technicien-ambulancier et ce profil hybride est vu comme « un atout ».

Journée de démonstration au siège du SIS des Montagnes neuchâteloises.  Journée de démonstration au siège du SIS des Montagnes neuchâteloises. 

Des sapeurs-pompiers dans les ambulances. On ne voit pas ça partout. Ce serait même une originalité neuchâteloise. Le service ambulancier du SIS des Montagnes est le seul de Suisse à fonctionner de la sorte. C’est ce qu’on peut lire dans un rapport de sous-commission des comptes 2024 de la Ville de La Chaux-de-Fonds.

Dans les ambulances du Service d’incendie et de secours des Montagnes neuchâteloises, donc, il y a toujours un ambulancier, et son second est en général un sapeur-pompier. C’est un professionnel qui a obligatoirement suivi une formation de technicien-ambulancier.

Mais à l’heure de la spécialisation, est-ce que ce profil hybride ne fait pas courir un risque aux patients ? « Non, parce que le pompier professionnel est également technicien-ambulancier. On est suivi durant la formation et il y a un médecin-conseil pour valider les actes médicaux du personnel. Les indicateurs de qualité sont favorables », déclare Grégory Duc, le commandant du SIS des Montagnes neuchâteloises. Pour lui, ce profil hybride et la complémentarité des deux métiers qui travaillent sous le même toit est « une plus-value ». 

Grégory Duc : « Pompiers et ambulanciers, des collègues qui travaillent sous le même toit et qui se comprennent. »

Séparer les domaines feu et sanitaire coûterait 1,1 million de francs supplémentaire par an, estime le conseiller communal chaux-de-fonnier Thierry Brechbühler. Il explique que d’un canton à l’autre, les façons de faire peuvent être très différentes.

Non seulement, la méthode n’est pas remise en question d’un point de vue sanitaire, mais elle est considérée comme un atout pour l’attractivité du métier de sapeur-pompier. « J’ai moi-même pratiqué de l’ambulance pendant 17 ans en étant sapeur-pompier. C’était une motivation supplémentaire et surtout, le fait d’être confronté à deux à des situations délicates m’apportait beaucoup d’expérience », raconte Grégory Duc.

« Travailler dans une ambulance apporte beaucoup d'expérience au sapeur-pompier. »

Depuis 2023 en Suisse, chaque intervention doit être pilotée par un ambulancier qui a suivi une formation de trois ans (un ambulancier ES). Une réalité qui a contraint les communes des Montagnes neuchâteloises à améliorer les conditions-cadre de ses ambulanciers pour pouvoir en recruter assez.

Le SIS des Montagnes neuchâteloises compte 61 EPT, une quarantaine de pompiers et une vingtaine d’ambulanciers. Une grande majorité des 4200 interventions annuelles sont des sorties d’ambulance. Les pompiers, eux, interviennent en moyenne deux fois en 24 heures. 


Neuchâtel a décidé de changer son système il y a 10 ans

A Neuchâtel, qui possède l’un des 16 autres corps de sapeurs-pompiers professionnels de Suisse, la décision de dissocier les service incendie et ambulance « s’est déclenchée au moment de la reprise du 144 par le canton de Vaud (ndlr : en 2015) », selon la Ville de Neuchâtel. Les ambulances du Service de la protection et de la sécurité sont donc systématiquement occupées par un binôme d’ambulanciers ES, « conformément aux recommandations de l’IAS (la faîtière suisse des services de secours médicaux) ». /vco


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