La Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie estime qu’elle va pouvoir collaborer sans problème avec la nouvelle majorité de gauche. Elle s’inquiète davantage du contexte économique et compte sur les autorités pour trouver des solutions ensemble.
Les nouvelles autorités cantonales entreront en fonction le 27 mai. Et un changement de taille se profile : le basculement à gauche du Conseil d’État neuchâtelois, avec l’élection de l’écologiste Céline Vara. Les quatre autres ministres, les socialistes Florence Nater et Frédéric Mairy et les libéraux-radicaux Crystel Graf et Laurent Favre, sont déjà en fonction actuellement. Autre changement, Florence Nater reprend le Département de l’économie, dans le giron de la droite lors de l’actuelle législature. Ce double changement n’inquiète pas les milieux économiques. Emmanuel Raffner, président de la CNCI, la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie, a indiqué mercredi dans « La Matinale », avoir l’habitude de travailler avec Florence Nater depuis plusieurs années.
L’important pour lui, c’est la collégialité du Conseil d’État. « On a la chance d’avoir eu jusqu’à présent un Conseil d’État soudé. Les milieux de l’économie espèrent que ça continuera dans cet esprit-là. » Emmanuel Raffner explique que certaines options prises par la nouvelle ministre pourraient avoir des incidences sur les entreprises. « Les options négatives pour les entreprises, celles sur lesquelles on doit être très vigilants, c’est l’augmentation des taxes. Le parafiscal est très élevé à Neuchâtel et ça pénalise pas mal les entreprises, en particulier dans le nouveau contexte économique. »
Dialogue et concessions
C’est essentiellement ce nouveau contexte économique qui inquiète les entreprises, et les nouveaux droits de douane américains qui devraient entrer en vigueur le 9 juillet, selon les dernières déclarations de Donald Trump. Dans ce contexte, Emmanuel Raffner explique que la CNCI attend plusieurs choses du gouvernement neuchâtelois. À commencer « par des actions à court terme, à mettre en œuvre rapidement. (…) Mais c’est aussi de stopper tous les projets qui existent dans les couloirs du Grand Conseil et qui sont à stopper immédiatement dès lors que ça amènerait une taxe supplémentaire sur les entreprises. (…) Et à plus long terme, il s’agit de créer une vision pour le Canton. » Un Canton qui a, précise Emmanuel Raffner, toutes les forces nécessaires pour se sortir de cette situation et même de bien s’en sortir en s’appuyant sur ses savoir-faire, sur l’innovation. Le président de la CNCI estime que certains projets devraient en revanche être stoppés. « On a en cours un certain nombre de débats au Grand Conseil sur l’augmentation des contrôles dans les entreprises, par exemple sur l’apprentissage, on a des projets qui consisteraient à multiplier par trois certaines taxes sur l’environnement. » Des projets qui selon Emmanuel Raffner ne sont pas strictement utiles par rapport aux objectifs à long terme « et qui vont pénaliser les entreprises à court terme. »
Le Syndicat du personnel des transports voit d’un bon œil le passage du Service des transports dans un Département qui sera dirigé par la verte Céline Vara./sma