Le camping de Boudry n’est pas encore fermé mais son destin semble scellé. Le site, qui accueille une quarantaine de mobile-homes au bord du lac de Neuchâtel, devra être évacué par ses locataires fin 2027, ou éventuellement fin 2032. Son sort est désormais lié à l’acceptation du plan d’aménagement local (PAL) par le Conseil général. En cas de oui du législatif à ce projet, c’est la première date qui s’appliquera. En cas de non, le bail sera renouvelé pour cinq ans avec la hoirie Bovet, propriétaire d’environ un tiers du terrain, ce qui laissera le temps aux conseillers généraux de se prononcer sur une nouvelle mouture du PAL. Selon le conseiller communal en charge du dossier, Émile Dubois, « ça ne sert à rien qu’on prenne du temps à faire des plans d’aménagement local si personne ne les respecte ».
Émile Dubois : « C’est probablement le fait de le réviser qui nous a fait réaliser que ce camping était illégal. »
Au mois de mars, le Conseil communal a eu une entrevue à ce sujet avec la hoirie et avec la Société de développement de Boudry, qui gère le site et représente les locataires, dont certains occupent les lieux depuis des décennies. Il les a avertis de la situation, une « très bonne discussion » selon les représentants des campeurs, qui, s’ils acceptent la situation, espèrent malgré tout que le délai sera le plus long possible…
Pas de réaffectation possible
Quoi qu’il en soit, le site ne peut en aucun cas continuer à accueillir ce type d’infrastructures. La zone est réservée aux activités agricoles et forestières et son affection ne peut pas être modifiée en raison de la proximité de l’embouchure de l’Areuse. Tout type de construction y est interdit et d’ailleurs ça a toujours été le cas. Malgré tout, le camping est apparu dans les années 1960 et a continué à s’étendre jusque dans les années 1990 sans que les autorités n’interviennent de manière décisive pour corriger cette situation illicite. L’État de Neuchâtel avait pointé du doigt cette incohérence depuis longtemps. Avec la reprise des travaux du PAL, l’exécutif de Boudry a souhaité en profiter pour remettre les choses en ordre.
« Ça fait pas loin de vingt ans que la Commune était avertie que ce n’était pas tout à fait orthodoxe. »
Un premier avis d’expulsion avait été émis pour la fin de l’année 2023, il avait ensuite été repoussé à la fin 2025. La date de fermeture est désormais liée à l’acceptation ou non du PAL par le Conseil général.Une fois les locataires partis, l’état de la zone sera évalué et la surface réaménagée. Le but du Conseil communal est d’en faire un agrandissement de la plage, engazonné, qui sera ombragé de manière naturelle grâce à la présence d’arbres sur place.
« On ne peut rien construire dans cette zone. »
Il existe par ailleurs un projet privé de développement d’une offre touristique de type camping ailleurs sur le territoire communal de Boudry, qui pourrait voir le jour ces prochaines années. /jhi