La criminalité augmente à Neuchâtel. La Police neuchâteloise communique ce lundi les statistiques de la criminalité pour l’année 2024. Au niveau national, on enregistre une hausse de 8%. Quant au canton, il connaît une hausse un peu plus modérée .
Le nombre d’infractions au Code pénal s’élève à 13'034, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. Le taux d’élucidation de ces infractions demeure stable (45,7% contre 44,7% en 2023). Les biens demeurent la cible principale des actes délictueux (3% en 2024). Les infractions liées à l’intégrité constituent 7% de l’ensemble des cas. En 2024, trois homicides liés aux violences domestiques ont été enregistrés dans le canton. Quant à l’atteinte à l’intégrité sexuelle, elle représente 2% au total. Parmi les personnes prévenues d’infraction au Code pénal, 79% sont des hommes, 21% des femmes. Il y a 10% de personnes mineures dans ce total.
Augmentation des actes de violences domestiques
Les violences domestiques ont augmenté de 40% en 2024. Après une diminution en 2023, les infractions liées à l’intégrité sexuelle connaissent une forte hausse (+47%). Les cas de viols augmentent également (+92%) et passent de 25 cas en 2023 à 48 en 2024. Le problème selon Simon Baechler, chef de la police judiciaire neuchâteloise, c'est que peu de cas sont rapportés à la police : « Il y a trois quart des violences sexuelles qui ne sont pas portés à la connaissance de la police, et deux tiers de violences domestiques. »
Simon Baechler : « On pense que le volume de violences [domestiques et sexuelles] est le même. »
« Ce qu'on cherche à faire, c'est d'augmenter la confiance [dans la police] des victimes [de violences domestiques et sexuelles]. »
La cybercriminalité toujours en hausse
Les fraudes aux investissements sur Internet ont augmenté de 77%. Il en est de même pour les arnaques à la romance et les faux ordres de virements internationaux, qui sont respectivement en hausse de 114% et de 125%. Le préjudice total des infractions de cybercriminalités s’élève à 7,8 millions de francs (+15% par rapport à 2023).
Les escroqueries traditionnelles, les phénomènes de « faux policiers » par exemple, ont causé des préjudices considérables dans notre région et en Suisse romande. Les personnes âgées ont été particulièrement touchées, avec des dommages s'élevant à plusieurs centaines de milliers de francs. Malgré de nombreuses campagnes de prévention, des arrestations d'auteurs et une couverture médiatique importante, ces cas persistent. Sami Hafsi, commandant de la Police neuchâteloise, explique que la brigade cyberenquêtes va agir principalement sur deux volets : « Le premier, c'est lutter contre la criminalité cyberserial, c'est-à-dire un auteur qui commettrait un certain nombre d'infractions. Le deuxième, la récupération de fonds, réussir à les intercepter avant qu'ils partent beaucoup trop loin, au-delà de nos frontières, ou en bitcoins, ou ailleurs. »
Au niveau national, les infractions au Code pénal ont augmenté de 8% en 2024. /comm-cob-vco