Le Tribunal cantonal de Nidwald a octroyé un sursis concordataire de quatre mois au propriétaire des immeubles loclois que les gens ont été priés de quitter cet hiver. Une société a été mandatée pour trouver de nouveaux locataires ainsi qu'un nouveau propriétaire.
Les immeubles de la rue Georges-Favre 2 et 4 devraient se repeupler ces prochains mois.
Rebondissement dans l’affaire des immeubles de la rue Georges-Favre 2 et 4, au Locle. Les locataires étaient jusqu’ici priés de tous quitter les lieux jusqu’au 31 mars. Désormais la Ville indique qu’ils peuvent rester. Elle invite même la population à repeupler ces 54 locatifs, dont une dizaine sont toujours habités. Voici comment les choses se sont décantées.
La propriétaire de ces immeubles loclois est une société, OMR Holding, basée dans le canton de Nidwald. Le 12 février, le Tribunal cantonal nidwaldien lui a octroyé un sursis concordataire de quatre mois (jusqu’au 12 juin), tout en radiant la signature de son administratrice, enregistrée au Tessin mais toujours injoignable. Une autre société, Solutionis, a été désignée comme « commissaire avec fonction de direction », indique la Ville du Locle dans un communiqué. Concrètement, cette entreprise est chargée de négocier avec les créanciers, de retrouver des locataires et si possible de vendre les immeubles de gré à gré. Autrement dit d’éviter une vente aux enchères en signant avec un nouveau propriétaire. « Pour trouver un investisseur, il faut qu’on arrive à relouer les appartements », explique Marc Laug, représentant de Solutionis.
Marc Laug : « Ma mission, c'est de trouver une solution avec les créanciers. »
Quelques travaux de réparation doivent encore être entrepris dans ces immeubles privés de chauffage et d’eau chaude en novembre dernier. Rappelons que comme la gérance zurichoise, lâchée par la propriétaire, avait répudié son mandat, la Ville du Locle avait dû jouer les « pompiers de service » cet hiver.
Solutionis a mandaté une société de gestion immobilière, CH Immobilien Services, pour repeupler les immeubles de la rue Georges-Favre 2 et 4. L’offre a des atouts : la grande majorité des appartements a été rénovée en 2021 et ces 2,5 et 3,5 pièces (quelques 4,5 pièces aussi) ont des loyers modérés. « Ils sont lumineux et offrent une belle qualité de vie », souligne Laurent Holenweg, d’Immobilien Services. Mais l’important taux de vacance des appartements loclois est aussi une réalité. Et pas sûr que les locataires qui viennent de quitter Georges-Favre avec tristesse – certains y résidaient depuis 40 ans – consentent à y redéménager…
Laurent Holenweg : « Notre vision, c'est d'instaurer un tissu locataire pérenne. »
La Ville indique que la plupart des déménagements se sont faits au Locle, notamment dans le parc immobilier communal, qui compte environ 500 logements. La Mère Commune estime avoir perdu 140'000 francs dans l’aventure, dont environ 30'000 francs d’impôts fonciers en souffrance, autant pour des factures d’eau non payées, ainsi que 60'000 francs dépensés pour le mazout et l’entretien de la chaufferie. « Une bonne partie des créances sont garanties par hypothèques légales, ces éléments-là seront recouverts lorsqu’il y aura une vente de gré à gré », indique notamment Anthony von Allmen, le président de la Ville. Selon nos informations, le fournisseur d’énergies Viteos aurait quelques milliers de francs de créances. /comm-vco
