Un hébergement temporaire de dix places ouvrira dès ce vendredi et jusqu’au 30 juin 2025. Il doit répondre à l’urgence sociale et pallier l’absence d’un sleep-in dans le canton. Coût du projet : 190’000 francs.
La précarité s’aggrave et Neuchâtel réagit. Face à l’augmentation du nombre de personnes dormant dans les rues, la Ville met en place un hébergement nocturne d’urgence. Les autorités ont fait visiter mardi matin les locaux de la structure, installés dans un abri de protection civile aménagé à la rue de la Rosière 17. Ce refuge ouvrira dès ce vendredi et restera en service jusqu’au 30 juin 2025. Le conseiller communal Jonathan Grétillat, en charge des affaires sociales et de la population, précise que ce site constitue « une première réponse aux besoins des personnes en situation de sans-abrisme, dans un contexte où aucune structure de ce type n’existait jusqu’à présent dans le canton. »
Jonathan Grétillat : « Le phénomène du sans-abrisme est devenu alarmant ces derniers mois.»
Une structure à 190'000 francs
Le Conseil général, réuni le 10 janvier 2025, a débloqué un budget de 190’000 francs pour trouver une solution face à l’aggravation de la précarité qui est devenue de plus en plus visible en ville. Le Conseil communal a choisi d’agir sans attendre des chiffres statistiques précis, estimant l’urgence suffisante pour justifier une intervention rapide.
Inspiré des sleep-in existants à Genève et Lausanne, cet espace vise à offrir un refuge temporaire aux personnes sans domicile. Un lieu qui leur garantit sécurité et repos. Selon Alexandre Rausis, travailleur social de proximité et responsable de l’accueil de nuit de la structure, « l’objectif est d’assurer une prise en charge minimale, en leur fournissant un hébergement nocturne, un petit-déjeuner et un lien avec le réseau socio-sanitaire de jour. » Des acteurs sociaux et sanitaires seront impliqués pour assurer un suivi des bénéficiaires et les orienter vers des solutions plus durables.
Alexandre Rausis : « On va documenter la réalité de ces personnes pour mieux y faire face à l’avenir. »
Dix lits seront disponibles chaque nuit, avec un espace dédié aux femmes. « Sept veilleurs, recrutés dans différents domaines (migration, santé, addictions, accompagnement social), travailleront en binôme pour assurer l’accueil et la gestion des lieux », précise Alexandre Rausis. Un travailleur social interviendra chaque matin pour accompagner les bénéficiaires dans leurs démarches.
Des profils variés
Les profils concernés sont variés : « Certaines personnes peuvent venir de la ville, d’autres du canton ou même d’ailleurs », a ajouté le conseiller communal Jonathan Grétillat. Les mineurs non accompagnés ne pourront cependant pas être accueillis. Afin de gérer les flux et l’espace limité, un maximum de cinq nuits consécutives est autorisé, avec une carence de cinq nuits avant un nouvel accès.
Notre reportage au sein des locaux du sleep-in
La somme du projet couvre les frais liés aux locaux, à l’encadrement du site et aux services d’accompagnement. Un premier bilan sera établi après quelques semaines ou mois pour évaluer l’efficacité du dispositif et déterminer si une solution plus pérenne doit être mise en place. /ifp
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