En février 1985, près d’un mètre de neige était tombé sur la cité du bout du lac en moins de 24 heures. La Métropole horlogère avait envoyé en renfort deux hommes et une fraiseuse dernier cri. François Siegenthaler et Serge Dubois racontent.
En plus de 30 ans passés à la voirie de La Chaux-de-Fonds, ils en ont vu défiler, des collègues. Mais ils sont les deux seuls à avoir reçu le même petit verre en étain aux couleurs de la Ville de Genève, pour ce qu’ils y ont fait en cet exceptionnel mois de février 1985. Aujourd’hui à la retraite, François Siegenthaler et Serge Dubois se souviennent de ce qu’on a appelé « la neige du siècle ». Largement paralysée, la ville du bout du lac avait appelé la Métropole horlogère en renfort. C’était il y a pile 40 ans.
Le lundi 18 février 1985, les deux employés de la voirie chaux-de-fonnière partent à Genève avec une toute nouvelle fraiseuse propriété de la Ville, accompagnés, lit-on dans les archives de « L’Impartial », de huit camions et 16 chauffeurs des entreprises locales Curty, Brechbühler, Ischer, Freiburghaus et Bosquet.
Ils croyaient à une plaisanterie
Pourtant ce jour-là, à La Chaux-de-Fonds, il y avait « 10 centimètres de neige », ce qui à l’époque était « très, très peu ». « Il y avait du soleil et on travaillait presque en t-shirt », racontent les deux anciens fonctionnaires. Du coup, quand leur chef leur demande de partir, ils croient d’abord à une plaisanterie. Mais une fois à Lausanne, le convoi découvre 70 centimètres de neige. Et à Genève près d’un mètre, tombé en moins de 24 heures. C’est dans ce décor, au milieu des petites pelles de la voirie genevoise, que la cavalerie chaux-de-fonnière débarque avec une fraiseuse taillée pour déneiger des cols ! Les Genevois « étaient contents de nous voir arriver ».
Notre récit
Il a fallu huit jours pour désencombrer les rues de Genève. Huit longues journées et courtes nuits pour les travailleurs chaux-de-fonniers. Une expédition qui se transformait parfois en tournée du facteur… « La première nuit, on est allé se coucher dans un abri PC. La deuxième, un chauffeur de la voirie nous a proposé d’aller boire un verre. Alors on est allé boire un verre ! Pour finir, on ne dormait plus beaucoup », rigolent Serge Dubois et François Siegenthaler. /vco