La 15e édition d’ARARO s’est tournée vers l’avenir vendredi à Neuchâtel. Plusieurs experts ont profité de l’atelier radiophonique romand pour présenter les défis et les opportunités qui attendent la radio ces prochaines années.
Quel visage aura votre radio d’ici 10 ans ? C’est l’une des questions qui étaient au centre des discussions lors de la 15e édition d’ARARO. L’atelier radiophonique romand s’est tenu vendredi à Neuchâtel avec pour thème « L’avenir de la radio vu d’ailleurs ». L’occasion d’explorer grâce à plusieurs experts les défis et opportunités auxquels sera confronté ce média dans le futur.
Parmi les intervenants présents vendredi, James Cridland, rédacteur en chef de la newsletter de podcasts Podnews, écrivain et « futurologue de la radio » a souligné l’importance de rapprocher, voire d’inclure, les auditeurs de ce média. Il cite comme exemple un concours lancé par une radio anglophone qui a permis à la gagnante d’avoir sa propre émission. Mais aussi l’histoire d’une auditrice d’Aberdeen, en Écosse, qui a annoncé en direct à l’antenne qu’elle n’avait jamais mangé la spécialité du sud du pays. Plutôt que d’en rester-là, la radio avait alors lancé un appel à ses auditeurs pour faire traverser le plat en question jusque chez elle.
Pour James Cridland, ces exemples mettent en exergue des possibilités d’actions que la radio est le seul média à pouvoir mettre en place.
Un signal clair sur la route
La question de la radio en voiture a également été discutée lors de cette 15e édition d’ARARO. Actif au sein d’une radio suédoise depuis plus de 20 ans, Tomas Granryd a notamment rappelé l’importance de ce média pour les conducteurs, tout en s’inquiétant du manque d’accessibilité de la radio dans les nouveaux véhicules intelligents. Comme solution, il propose par exemple de choisir un logo unique pour désigner ce média et de rendre l’application radio accessible directement sur les tableaux de bord à l’avenir.
Le DAB+ gagne du terrain
Principal changement dans le paysage radiophonique suisse ces derniers temps : l’arrêt total de la FM pour les programmes de la SSR le 1er janvier. L’entreprise aurait depuis perdu 500'000 auditeurs au niveau national et près de 130'000 en Suisse romande. Pas de quoi paniquer toutefois pour Marco Derighetti, présent par visioconférence ce vendredi. Le directeur général des opérations de la SSR explique que ces chiffres ne sont pas encore fiables et qu’il faudra attendre juillet pour avoir des données précises. Il souligne également qu’il faut encore laisser du temps à la population pour s’équiper en DAB+. Enfin, il souligne que les radios privées peuvent encore diffuser en FM jusqu’en 2026 avant de passer au DAB+, ce qui devrait à terme atténuer cette tendance.
À noter qu’actuellement, 19% des écoutes se font encore en FM au niveau national. /gjo