Le Temple de St-Blaise a fait peau neuve. La bâtisse arrive au bout de trois ans de travaux de conservation. Le chantier a dû respecter certains impératifs, car l’édifice, vieux d’environ 500 ans, fait partie du patrimoine protégé du canton.
Un Temple neuf à St-Blaise. Après trois ans de travaux de restauration, le Temple de St-Blaise sera inauguré ce soir par la commune. Plus de quarante entreprises ont participé au chantier pour redonner un nouveau souffle à la bâtisse datant du XVe siècle. Aucun chantier de conservation n’y avait été entrepris depuis 1949. Il était temps de faire peau neuve. « C’est un projet de longue date », estime Silas Liechti, architecte en charge des travaux. Et d’ajouter qu’un rapport datant de 2004 relevait déjà des soucis d’infiltrations d’eau et d’humidité. « On savait aussi il y a vingt ans qu’il fallait refaire la toiture sur le clocher. »
Les travaux n'ont pas été entrepris dans un souci d’esthétisme, mais pour la sauvegarde et la conservation du temple.
Un Joyau historique protégé
Le Temple de St-Blaise fait partie du patrimoine bâti et immatériel du canton de Neuchâtel. Il est donc protégé et les architectes n’ont pas pu modifier l’édifice à leur guise. Certaines règles s'imposent, pas le droit par exemple de dénaturer ou modifier les pierres d’Hauterive d'origine ainsi que les vitraux crées par le peintre neuchâtelois Edmond Bille.
Silas Liechti, architecte en charge des travaux : « On s'est basé sur la situation qu'on trouvait en 1949 ».
Pour le bien des travaux, les dalles du sol du temple ont dû être retirées. Chacune a été numérotée afin de pouvoir être replacée à son exact emplacement après leur nettoyage.
« On a réparti les travaux en trois étapes », précise l’architecte. C’est la tour et son clocher qui sont passés sur le billard en premier. « En 2022 nous avons commencé par assainir et nettoyer la tour ainsi que sa toiture. » Ensuite, c’est à l’arrière du temple que se sont concentrés les travaux ainsi que l’enveloppe extérieure. La dernière partie concernait l’intérieur de l’édifice. « On a complètement vidé le temple pour monter un échafaudage à l’intérieur afin de nettoyer toutes les surfaces, et mettre en place un nouveau chauffage. »
Surprise de taille
Lors des travaux du clocher, une mauvaise surprise attendait les ouvriers. « Le beffroi en acier d’origine était trop abimé pour qu’il fasse l’objet d’une rénovation », explique Silas Liechti. Il a dû être reconstruit en bois de chêne. Mais pour ne pas dénaturer le clocher, des techniques d’époque ont été utilisées.
« Le but à la base était de restaurer le beffroi. »
Budget et calendrier respectés
Le montant des travaux était budgétisé à 3 millions de francs. « Le budget a été tenu », confirme Silas Liechti. Une partie est prise en charge par des subventions cantonales et fédérales puisque le bâtiment est protégé. Pour le reste la commune de St-Blaise et celle d'Hauterive ont chacune déboursé environ 1 million de francs. Même topo au niveau du calendrier : « On a eu de la chance avec des entreprises qui ont bien joué le jeu pour tenir le calendrier initial », précise l’architecte. Le seul élément qui reste encore en suspens aujourd’hui est le raccordement au chauffage à distance. « Les conduites ne sont pas encore tirées jusqu’au centre de St-Blaise. Raison pour laquelle une chaudière provisoire a été mise en place à l’extérieur pour chauffer le temple d’ici à ce que ce soit fait », termine Silas Liechti. /crb