Budget et élections lors de la session d’hiver qui s’ouvre lundi au Palais fédéral. Les deux chambres se prononcent notamment sur une augmentation du budget de l’armée. Karin Keller-Sutter devrait accéder à la présidence de la Confédération. Focus sur cette session avec le conseiller aux États socialiste neuchâtelois Baptiste Hurni.
Les parlementaires fédéraux reprennent du service. La session d’hiver s’ouvre lundi à Berne, avec notamment le budget de la Confédération, mais aussi le message sur l’armée ou encore la suppression de la valeur locative. Les présidents des deux chambres seront aussi élus lors de cette session. Et Karin la ministre Karin Keller-Sutter devrait accéder à la présidence de la Confédération.
Le budget de la Confédération affiche un déficit de 700 millions de francs. Un chiffre qu’il faut relativiser, selon Baptiste Hurni. Le conseiller aux États socialiste neuchâtelois a expliqué vendredi dans La Matinale qu’on « est un peu dans un exercice de prestidigitation. » Les chiffres présentés par la Confédération ne sont pas les mêmes que ceux présentés lors des budgets des cantons ou des communes. « C’est-à-dire que traditionnellement on vous présente un déficit de fonctionnement (…) tandis que la Confédération vous parle de financement. (…) En gros, si les collectivités publiques présentaient les choses comme la Confédération, elles seraient toutes dans un déficit affreux. » Il précise que le niveau de la dette est extrêmement bas en Suisse. « Il n’a jamais été aussi bas, excepté les années covid, depuis des dizaines d’années. » Quant au budget de fonctionnement, il est en bénéfice. Baptiste Hurni admet que la situation est moins bonne qu’avant Covid « et au nom de cette situation un peu moins positive, on fait des coupes (…) sur des prestations très réelles ». Il s’agit de ne pas verser ce qu’il faudrait dans certains fonds (assurance chômage, infrastructures ferroviaires. « Il y a aussi toute une série de domaines où finalement on a diminué l’enveloppe globale, notamment pour les Hautes écoles et les EPF, la seule valeur première de la Suisse. » Dans le même temps, le budget prévoit d’augmenter les moyens alloués à l’armée, jusqu’à 750 millions de plus. Baptiste Hurni en convient, « oui il y a la guerre en Ukraine. Mais qu’est-ce qu’on va faire de cet argent de plus ? Pour toute une série d’investissements, on ne sait même pas si on va pouvoir acheter les choses l’année prochaine. Et surtout, ce qui me dérange, c’est que c’est une vision de l’armée où on donne beaucoup pour l’armement alors que les principaux risques de la Suisse sont des risques cyber et là, on donne assez peu. »
La session parlementaire d’hiver s’ouvre lundi à Berne. Elle se tient jusqu’au 20 décembre. /sma