Julien Spacio n’est plus le directeur général d’Admed. Mais les révélations de la RTS juste après l’annonce de son départ ont de quoi entacher la crédibilité du laboratoire d’analyses et diagnostics médicaux, dont le principal débouché est l’hôpital public. Et comme les prestations d’Admed sont financées par les primes des Neuchâtelois, la question du contrôle étatique de cette fondation de droit privé se pose.
Frédéric Mairy, conseiller d’Etat en charge de la Santé, et Philippe Eckert, président du conseil d’administration du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe), tentent de rassurer. Y a-t-il conflit d’intérêt quand une codirectrice du RHNe, Muriel Desaulles, est aussi la présidente d’Admed ? « Dès le départ, cinq des douze membres du conseil de fondation d’Admed sont membres du RHNe, c’est statutaire », rappelle Philippe Eckert.
Frédéric Mairy, lui, souligne que « les tarifs des analyses sont fixés par la Confédération. Donc, ce n’est pas Admed qui déciderait de fixer des tarifs à telle ou telle hauteur, sur lesquels des comportements discutables auraient une influence. Donc, on ne peut pas faire de lien entre les événements qui ont été rendus publics (…) et l’impact que ça aurait sur les coûts de la santé dans le canton. »
Frédéric Mairy : « La qualité des prestations doit être maintenue. »
Le président de l’hôpital public attend que son partenaire, Admed, règle sa crise de gouvernance et prenne les dispositions nécessaires pour rétablir l’équilibre financier.
La priorité, pour Frédéric Mairy, c’est que « la qualité des prestations d’Admed reste assurée. Elle l’a toujours été. Il s’agit maintenant que le conseil de fondation se dote d’un directeur ou d’une directrice ad intérim pour que la qualité des prestations soit maintenue. » Et une fois la crise passée ? Le conseiller d’État en charge de la Santé rappelle qu'Admed « est une structure qui date de 2006. Il est pertinent, une vingtaine d’années après, de faire le bilan de la situation, mais c’est un travail de réflexion qui peut être mené ».
Le Conseil d’État, qui vient de répondre à un postulat qui n’est pas lié à cette affaire, constate, selon le ministre de la Santé, qu’il « y a un grand nombre d’acteurs privés dans ce canton qui assument des tâches publiques et qu’il est tout à fait pertinent de réfléchir, au cours de la prochaine législature, à une loi-cadre qui définirait quel est le mode de gouvernance de ces entités et qu’est-ce qu’on met en place en termes de surveillance ».
Les tourments actuels d’Admed mettent-ils en péril son projet de regroupement à 41,5 millions de francs dans le bâtiment de Monruz ? À ce sujet, nos sources avancent que le chantier de construction devrait bientôt redémarrer. /vco