Admed : un départ qui masquerait une dérive financière

Le laboratoire d'analyses médicales est à la dérive. L’annonce jeudi de la séparation avec ...
Admed : un départ qui masquerait une dérive financière

Le laboratoire d'analyses médicales est à la dérive. L’annonce jeudi de la séparation avec son directeur cacherait des dysfonctionnements financiers. Julien Spacio dément et indique que son départ n’est pas lié à ces accusations qu’il estime diffamatoires.

Le chantier d'Admed, à Monruz, actuellement à l'arrêt en raison de problèmes de liquidités. Le chantier d'Admed, à Monruz, actuellement à l'arrêt en raison de problèmes de liquidités.

Le directeur d'Admed avait l’habitude de dépenser des milliers de francs par mois en repas bien arrosés : c’est ce que montre une enquête de la RTS. Nos confrères articulent le montant de 40'000 francs de notes de frais sur les six premiers mois de l’année 2024. Les comportements au travail de Julien Spacio étaient « potentiellement dysfonctionnels », spécialement au retour de ces repas d’affaires. Et ils ont été dénoncés par de nombreuses personnes employées par Admed, toujours selon la RTS. C’est ce qui a participé à déclencher un audit l’été dernier. Le rapport a conduit à l’annonce jeudi du départ du directeur.

Dans son communiqué de quelques lignes, la fondation Admed indiquait jeudi que ce départ doit permettre à chacun de « retrouver une forme de sérénité, au vu notamment de la cristallisation des clivages existants au sein de l’équipe ». Malgré ces « clivages », le Conseil de fondation ne manque pas de « remercier Julien Spacio pour son engagement et sa vision qui ont permis un développement conséquent de la fondation ». Le communiqué précisait enfin qu’aucune autre déclaration ne sera faite ni par la fondation ni par le directeur sur le départ.

Or Julien Spacio s’exprime néanmoins. L’ex-directeur répond par message que son départ n’est « pas lié à ces histoires qui me semblent franchement diffamatoires ».

Nous avons également joint Muriel Desaulles, présidente d’Admed et en même temps co-directrice du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe), principal client du laboratoire Admed, qui tire donc l’essentiel de ses revenus des primes maladie et de l’argent des contribuables. Y a-t-il conflit d’intérêts ? La principale intéressée ne souhaite répondre à aucune question. 

Instaurer un contrôle parlementaire ?

Selon une source interne du RHNe, il est normal que l’institution exerce une forme de « surveillance » sur Admed. Des membres du Conseil d’administration du RHNe ont donc toujours fait partie du Conseil de fondation d’Admed. Cette source ajoute que lorsque le grand projet de centralisation d’Admed à Monruz a été lancé, projet auquel le RHNE s’est associé, la surveillance s’est accrue. Notre interlocuteur ne voit pas de conflit d’intérêts dans la position de Muriel Desaulles, mais il se demande s’il ne faudrait pas intégrer le laboratoire Admed à, dit-il, une « entité étatique ».

Blaise Courvoisier, le président de la commission santé du Grand Conseil neuchâtelois, demandait dans le 19h30 de la RTS jeudi « un contrôle parlementaire » à l’encontre d’Admed, ce qui n’est aujourd’hui pas le cas. Les repas à plusieurs milliers de francs de l’ancien directeur le démontrent. /vco-aju


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