Des hivers trop verts inquiètent Neuchâtel Ski de fond

L’irrégularité de l’enneigement suscite la réflexion de Neuchâtel Ski de fond. Cette association ...
Des hivers trop verts inquiètent Neuchâtel Ski de fond

L’irrégularité de l’enneigement suscite la réflexion de Neuchâtel Ski de fond. Cette association assure le balisage de près de 400 kilomètres de pistes dans le canton. Elle se demande si ce réseau n’est pas trop dense en regard d’hivers trop verts.

Le ski de fond dans la région, c'est magnifique, à condition que la neige soit présente.  (photo : Jonathan Vallat). Le ski de fond dans la région, c'est magnifique, à condition que la neige soit présente.  (photo : Jonathan Vallat).

L’hiver s’installe progressivement, mais rien n’indique qu’il sera accompagné de chutes de neige. Et c’est bien l’irrégularité de l’enneigement qui a constitué la principale source de discussion de l’assemblée générale de l’association Neuchâtel Ski de fond, qui s’est tenue le 5 novembre dernier. Sur l’ensemble du territoire cantonal, cette dernière assure le balisage de près de 400 kilomètres de pistes pour les fondeurs, marcheurs et amateurs de raquettes. Si ce réseau est conséquent, Neuchâtel Ski de fond a créé une commission de réflexion pour éventuellement en réduire le kilométrage, notamment dans les centres nordiques de plus basses altitudes.

Mais supprimer des pistes engendrera automatiquement du mécontentement : « Il est certain que cela va ronchonner. Il y a des centres mythiques comme La Brévine, La Sagne ou Les Ponts-de-Martel. Ce sont également des vallées exceptionnelles, en termes de ressourcement et qualité du paysage », souligne Jean-Pierre Leuenberger, président de l’association. « Nos centres nordiques se situent à des altitudes qui varient entre 900 et 1'300m d’altitude. Nous sommes bien évidemment prétérités par rapport aux Alpes et au changement climatique », ajoute-t-il. Jean-Pierre Leuenberger avoue ne pas détenir de solution idoine pour faire face à ces hivers précaires : « Et c’est bien pour cela que j’ai mis en place une commission de réflexion. »

Jean-Pierre Leuenberger : « Il y a des centres mythiques. »

Des considérations économiques sont aussi à l’origine de la réflexion de Neuchâtel Ski de fond : le piquetage des pistes demandent beaucoup d'énergie sans avoir l'assurance qu'il y aura ensuite de la neige. Gérant du magasin spécialisé Sibéria Sports de La Brévine, Pascal Schneider parlerait plutôt de profiter des opportunités lorsque celles-ci se présentent : « Il peut tomber 30 centimètres de neige dans le fond de la vallée et, avec le froid, ces conditions peuvent aussi se maintenir de nombreux jours », dit-il.

C'est la météo qui décide 

L’association Neuchâtel Ski de fond est complètement tributaire des conditions météorologiques. Pour mener à bien sa mission, la parade consisterait peut-être à se munir de canons à neige. Une solution que Jean-Pierre Leuenberger évacue d’un revers de la main : « C’est une réflexion que nous avons eue. Mais les canons à neige ne sont pas faits pour Neuchâtel Ski de fond. C’est trop coûteux, il faut de l’eau, une température basse et une bonne humidité de l’air et ce n’est pas du tout écologique. »

Pas de canons à neige

Dans l’immédiat, Neuchâtel ski de fond a équipé ses dix centres nordiques de dameuses montées avec des chenilles en caoutchouc et non plus en aluminium. La raison est simple : ces dernières abîment beaucoup moins le terrain et, surtout, elles peuvent être utilisées par très faible enneigement. Quelques centimètres d’or blanc suffisent à faire le bonheur des fondeurs : « Le caoutchouc présente un seul inconvénient, il adhère moins bien que l’aluminium. Ces chenilles ne peuvent pas être utilisées dans des pentes qui présentent une forte déclivité ou en dévers. »

« Le caoutchouc abîme moins le terrain.»

Neuchâtel Ski de fond ne tire pas encore la sonnette d’alarme. Mais le manque de neige n’est pas sans incidences sur le nombre de cartes de saison vendues, source de financement essentielle de l’association : « Par rapport à 2022 – 2023, ce nombre a baissé de 10% au cours de la saison dernière. En vue de l’hiver à venir et pour éviter que cette érosion ne se poursuive, le coût de la carte de saison a été réduit, de 100 à 80 francs : « C’est aussi par respect vis-à-vis des pratiquants », insiste Jean-Pierre Leuenberger. Le nombre de cartes journalières achetées a en revanche augmenté de 75%.

« C’est aussi une carte de soutien. »

Si le prix de la carte de saison pour la Suisse romande a baissé, en revanche, le prix de la carte suisse n’a pas changé : il est toujours de 160 francs. /mne


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