Les prévisions conjoncturelles du canton sont inquiétantes selon la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie. Seules éclaircies au tableau, des effectifs stables et une hausse des salaires constante.
En moyenne la marche des affaires, à savoir le volume des commandes, tendra à diminuer dans les entreprises du canton de Neuchâtel en 2025.
L’avenir ne sera pas radieux pour les entreprises du canton. La Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie (CNCI) a présenté à la fin du mois d’octobre les résultats de son étude conjoncturelle d’automne. Au total, 306 entreprises neuchâteloises, membres de la CNCI, ont participé au sondage entre le 11 septembre et le 27 octobre. Parmi elles, plus de 200 proviennent du secteur des services et une centaine de celui de l’industrie. Ces entreprises représentent plus de 13'000 emplois dans le canton.
Une économie sensible
Actuellement, la situation conjoncturelle du canton de Neuchâtel est décrite comme globalement satisfaisante selon l’étude. Cependant, les prévisions dépeignent une année 2025 bien moins réjouissante. En moyenne, la marche des affaires, à savoir le volume des commandes, tend à diminuer. C’est l’industrie, majoritairement représentée dans l’économie neuchâteloise, qui sera la plus touchée, notamment les secteurs horlogers, microtechniques, électroniques ou encore mécaniques. « L’industrie réagit le plus fortement à la conjoncture, et puisqu’elle concerne la majorité des entreprises neuchâteloises, le canton a une économie très sensible », relève Florian Nemeti, directeur de la CNCI.
Pour sa part, le secteur des services restera d’avantage stable. Un fossé sectoriel de plus en plus marqué entre l’industrie et les services. Ce dernier continuera à se creuser à l’avenir selon les résultats de l’étude. En cause : les perspectives économiques mondiales qui vont continuer à impacter négativement les industries exportatrices du canton.
Florian Nemeti directeur de la CNCI :
Emplois et salaires stables
Malgré ces perspectives moroses deux signaux nuancent le tableau. En 2025, plus de 70% des entreprises sondées prévoient de stabilisés leurs effectifs, 19% pensent l’augmenter et seulement 10% devraient réduire leur mains-d’œuvre. « Depuis 2024, de plus en plus d’entreprises ont recours à la réduction de l’horaire de travail (RHT). Ainsi les firmes industrielles peuvent maintenir un maximum d’emplois dans des secteurs où la main-d’œuvre se fait rare », précise Florian Nemeti.
Même topo pour les salaires, ces derniers devraient rester stables selon les entreprises questionnées. La hausse des salaires se monterait en moyenne à 1,4% en 2025, c’est deux fois plus que les prévisions en matière de hausse des prix du Secrétariat d’Etat à l’économie (0,7%). Les explications de Florian Nemeti :
Les explications de Florian Nemeti :
Dans l’œil du cyclone
« Au vu des précédents cycles conjoncturelles du canton, on peut dire qu’on est actuellement dans l’œil du cyclone », estime Florian Nemeti. Et d’ajouter que s’il n’y a pas de nouvelles catastrophes sur le plan international, il y a de bonne raison de penser que dès la deuxième partie de 2025 la situation puisse s’améliorer. /crb
