L’exemple sylvicole des Montagnes neuchâteloises

La forêt jardinée, c’est un peu une spécialité des Montagnes neuchâteloises. Grâce à un film ...
L’exemple sylvicole des Montagnes neuchâteloises

La forêt jardinée, c’est un peu une spécialité des Montagnes neuchâteloises. Grâce à un film de l’association Open Mind, ce savoir-faire peut être partagé avec d’autres professionnels de la branche.

La sylviculture pratiquée depuis des dizaines d'années dans les Montagnes neuchâteloises confirme la capacité des forêts à se régénérer, notamment après des événements tels que la tempête du 24 juillet 2023. (Photo : Open Mind). La sylviculture pratiquée depuis des dizaines d'années dans les Montagnes neuchâteloises confirme la capacité des forêts à se régénérer, notamment après des événements tels que la tempête du 24 juillet 2023. (Photo : Open Mind).

La sylviculture pratiquée dans les Montagnes neuchâteloises intéresse au-delà des frontières cantonales. Elle fait l’objet d’un film. « La tempête de La Chaux-de-Fonds. Climat et sylviculture » a été projeté jeudi en première à Muzoo. Ce court-métrage est porté par l’association Open Mind. Son projet FORÊTS a pour objectif d’assurer une meilleure conservation des écosystèmes forestiers et de leur biodiversité.

Dans les Montagnes neuchâteloises, la forêt est jardinée. C’est « un style de culture qui permet de regrouper sur une relativement petite surface tous les stades de développement » des essences, explique Pascal Schneider, l’ingénieur forestier de l’arrondissement. « Quand on fait de l’exploitation, on cueille un arbre par-ci par-là, mais globalement, la forêt ne change pratiquement pas. Dix ans après, elle a retrouvé son état initial ».

La tempête du 24 juillet 2023 à La Chaux-de-Fonds a mis à l’épreuve ce type de sylviculture. Et la forêt « évolue plutôt bien », se réjouit Pascal Schneider. Dans ces espaces jardinés, les arbres les plus grands ont été ravagés par les éléments. Mais grâce à la gestion forestière pérenne, les jeunes générations ont été en partie préservées. Elles sont prêtes à prendre le relais.

Pascal Schneider, ingénieur forestier de l’arrondissement des montagnes neuchâteloises. « Cette régénération se développe. » 

Cette gestion forestière particulière aux Montagnes neuchâteloises a intéressé Valérie Jeanrenaud. Elle est la syndique de Burtigny, dans le district de Nyon. Située à 800 mètres, la commune vaudoise est riche de 200 ha de forêt. Mais son exploitation ne convainquait pas. « Trop de coupes sur une petite surface, ça nous dérangeait », explique Valérie Jeanrenaud. Beaucoup de bois coupé restait plusieurs années sur le bord des chemins, devenant impropre pour le chauffage à distance. La syndique de Burtigny a donc recherché d’autres moyens de gérer la forêt communale de façon plus pérenne. Ses prospections l’ont conduite vers le Val-de-Travers où au tournant du 20e siècle, l’ingénieur forestier Henry Biolley a développé la méthode de la forêt jardinée, inspirée d’un collègue français qui avait présenté son concept à l’exposition universelle de Paris à la fin du 19e siècle. De fil en aiguille, Valérie Jeanrenaud est arrivée dans l’arrondissement des Montagnes neuchâteloises où elle a reçu « conseils et coaching ». Depuis lors, à la période du martelage, la syndique de Burtigny invite certains spécialistes dans sa commune pour faire profiter ses équipes de leur expérience.

Valérie Jeanrenaud, syndique de Burtigny : « On y est arrivé par la littérature. » 

En plus de son rôle de présidente de l’exécutif de sa commune, Valérie Jeanrenaud est co-fondatrice d’Open Mind. Afin de pouvoir partager son expérience de sylviculture avec d’autres professionnels, son association a produit le film présenté jeudi soir à La Chaux-de-Fonds. « C’est un support pour notre activité de promotion de la sylviculture pérenne auprès des propriétaires forestiers ». /cwi


 

Actualités suivantes

Articles les plus lus