La Commune de Val-de-Ruz a inauguré vendredi l’extension de sa STEP des Quarres à Engollon. Son nouveau bâtiment abrite un système de filtration des micropolluants, qui répond aux exigences fédérales.
L’eau ressort encore plus propre ! La Commune de Val-de-Ruz a inauguré vendredi l’extension de la STEP des Quarres. La station d’épuration d’Engollon est dotée depuis le mois de juin d’un nouveau bâtiment, qui abrite un système de traitement des micropolluants au charbon actif à grains. Cette réalisation a nécessité deux ans de travaux et un investissement de 5 millions de francs. Les trois quarts sont pris en charge par la Confédération, le 15% par l’État et le 10% restant par la commune concernée : « La STEP des Quarres dispose aujourd’hui d’infrastructures modernes, efficaces et plus respectueuses de l’environnement », a lancé Daniel Geiser. Le conseiller communal de Val-de-Ruz en charge des eaux a aussi expliqué que ces travaux répondent aux exigences de la nouvelle loi fédérale sur la protection des eaux et de son ordonnance, entrée en vigueur en 2016. La STEP d’Engollon est la deuxième du canton après La Chaux-de-Fonds à pouvoir traiter les micropolluants. L’objectif du canton est d’en faire de même d’ici 2027 avec trois autres stations, celles de Neuchâtel, du Locle et de La Saunerie à Colombier : « L’eau est précieuse. C’est un projet exemplaire pour la qualité des eaux du Val-de-Ruz et du canton », s’est enthousiasmé devant l’assistance, le conseiller d’État, Laurent Favre.
Daniel Geiser : « Le Seyon est sensible. »
Analyses concluantes
L’installation d’un système au charbon actif à grains constitue une première en Suisse romande. Le principe de son fonctionnement est assez simple : « Une fois l’eau épurée, le but est de faire encore passer celle-ci à travers le charbon actif qui capte les micropolluants et les retire de l’élément liquide », détaille Cédric Imfeld, le chef de projet.
Les premières analyses chimiques réalisées aux Quarres sont très encourageantes : les résidus de micropolluants sont éliminés à un pourcentage qui dépasse largement le 80% exigé par la norme fédérale : « On n’arrive même plus à détecter les micropolluants dans nos analyses », rajoute Cédric Imfeld.
Cette microfiltration représente donc une étape supplémentaire – la dernière - dans le processus de dépollution, après quoi l’eau est rejetée dans le Seyon : « C’est d’autant plus précieux pour ce cours d’eau, qui en période d’étiage, sans l’apport de la STEP, serait à sec », insiste de son coté Daniel Geiser.
Cédric Imfeld : « On diminue aussi de manière importante tout ce qui est en suspension. »
Quant à l’origine des micropolluants, elle provient en priorité des résidus de médicaments. Mais pas seulement. Il s’agit aussi d’articles d’entretien ou de pesticides ; autant de produits utilisés dans la vie de tous les jours, qui peuvent à priori paraître inoffensifs pour l’environnement.
Le nouveau bâtiment de la STEP des Quarres est également doté de panneaux solaires. Cette extension a empiété sur l’étang adjacent de la STEP. Mais les batraciens ne sont pas perdants. Un crapauduc est en cours de réalisation, sous la route cantonale, pour permettre aux grenouilles et crapauds de rejoindre sans danger le Seyon et les futurs étangs aménagés en face. Croâ ! /mne