Comment rester dans les prix suisses quand on est dans un petit canton ? Le Service des automobiles et de la navigation du canton de Neuchâtel mise sur un usage accru de son catalogue digital en offrant des rabais à ses clients dès le 1er janvier 2025.
Depuis l’an dernier et 15 ans après s’être détaché de l’Etat, le Service cantonal des automobiles et de la navigation (Scan) peut affirmer que les Neuchâtelois ne paient pas plus cher chez lui qu’ailleurs en Suisse. Il est question ici des émoluments liés aux différents modes de transports individuels. Pour se maintenir dans la moyenne nationale, le Scan ne peut pas compter sur les économies d’échelle possibles dans de plus grands cantons. Il mise donc sur la digitalisation et… un changement d’habitudes de ses clients. « Nos utilisateurs ne viennent pas de façon récurrente. C’est un désavantage par rapport aux banques ou aux grandes compagnies aériennes », constate Virginie Verdon, la présidente du Scan. La communication massive du service sur l’existence de ses 33 prestations en ligne n’a donc pas suffi…
Virginie Verdon : « On a décidé d'être incitatif et non punitif. »
Le Scan dit faire figure d'exemple en Suisse parmi ses homologues des autres cantons en matière de digitalisation. Mais les gens, eux, restent ancrés dans leurs routines : ils ne sont par exemple que 14% à profiter des e-factures. L'objectif : atteindre 66%.
Miser sur le porte-monnaie
L’organe qui délivre le permis de conduire va donc agiter l’argument du porte-monnaie pour inciter les consommateurs à cliquer, plutôt que de se rendre en voiture sur le site du Scan à Boudevilliers ou à empoigner leurs téléphones. Un exemple : dès le 1er janvier 2025, une demande de permis de conduire international formulée en ligne sera facturée 36 francs au lieu de 40 francs. Et même 34 francs, si l’utilisateur règle par facture électronique. Ce rabais de 2 francs concernera d’ailleurs tous les paiements effectués par e-facture. « Beaucoup d’entreprises pratiquent l’inverse : elles pénalisent la facture papier. En tant que service public, on ne veut pas le faire », explique Philippe Burri, le directeur du Scan.
Le service a aussi « amélioré et simplifié » l'utilisation de ses prestations sur la plateforme du Guichet unique.
Philippe Burri : « On rendu (certaines) prestations beaucoup plus simples. »
Le Scan espère ainsi réduire la masse de papier – cinq tonnes par an – qu’il émet. Le service, qui souhaite aussi pouvoir proposer des horaires de travail toujours plus flexibles à ses collaborateurs, va adapter ses heures d’ouverture sur son site de Boudevilliers, dès le 1er janvier 2025 : les bureaux seront fermés aux visiteurs les lundis, mardis et vendredis après-midi pour permettre aux employés de traiter les demandes numériques. En revanche, le guichet physique sera ouvert toute la journée – même durant la pause de midi – les mercredis et jeudis : les clients seront accueillis de 8h30 à 18 heures.
Le Scan accompagne ces changements d'une grande campagne de communication, qui commence dès maintenant. /vco