« Le monde en cause » : la guerre se poursuit en République démocratique du Congo

L’évêque de Goma, ville épicentre du conflit qui secoue la RDC, était récemment de passage ...
« Le monde en cause » : la guerre se poursuit en République démocratique du Congo

L’évêque de Goma, ville épicentre du conflit qui secoue la RDC, était récemment de passage dans la région pour parler de la situation dans son pays.

La guerre provoque un important déplacement de la population. (Photo : EPA/MARIE JEANNE MUNYERENKANA). La guerre provoque un important déplacement de la population. (Photo : EPA/MARIE JEANNE MUNYERENKANA).

Les guerres se multiplient dans le monde, mais celle à laquelle on s’intéresse ce vendredi ne fait pas les gros titres. Il s’agit du conflit qui oppose les forces armées de la République démocratique du Congo à la rébellion du M23, soit le mouvement du 23 mars, qui est soutenu par le pays voisin du Rwanda. Cette guerre qui se déroule à l’est de la RDC a déplacé plus de deux millions de personnes. Des milliers de victimes sont, par ailleurs, à déplorer. L’évêque de Goma, Willy Ngengele, ville épicentre du conflit, était de passage dans le Jura récemment pour parler de la situation dans son pays. « La rébellion est bien organisée. Elle occupe un territoire aussi grand que le Rwanda à l’est de la RDC et une zone riche en minerai d’or ou encore de diamants », explique le responsable religieux.

Willy Ngengele : « À chaque affrontement, il y a des civils qui meurent. »

La délégation congolaise avec l'évêque de Goma au centre et Yves Carron (à droite) de Missio Suisse. La délégation congolaise avec l'évêque de Goma au centre et Yves Carron (à droite) de Missio Suisse.

Des millions de personnes dans des camps de déplacés

Willy Ngengele souligne que de nombreuses atrocités sont commises dans le cadre de ce conflit qui dure depuis plus de deux ans. Autour de Goma, quelque trois millions de personnes se trouvent dans des camps de déplacés qui sont touchés par des problèmes de famine ou encore des maladies comme le choléra. « Il y a aussi de la criminalité et une circulation libre des armes, ce qui augmente la violence, notamment à l’égard des femmes. Aujourd’hui, il y a 27 cas de viols de femmes par jour et de nombreuses jeunes filles tombent enceintes », ajoute l’évêque de Goma. L’Église catholique a d’ailleurs ouvert deux cliniques pour que les femmes concernées puissent accoucher dans des conditions acceptables.


Un message à l’Occident

Lors de son passage en Suisse, l’évêque de Goma a tenu à faire comprendre qu’il existe un réel problème au niveau de l’exploitation minière en République démocratique du Congo. « Ces mines constituent une ressource en matières premières pour l’industrie en Occident, mais il faut comprendre que des enfants sont exploités et des femmes violées. Les milices profitent de ces mines et vendent les ressources à l’étranger pour s’offrir des armes », précise Willy Ngengele.

Willy Ngengele : « Les pays occidentaux ont une responsabilité. »

L’évêque de Goma est venu en Suisse sur invitation de Missio Suisse dans le cadre du « Mois de la Mission universelle ». /alr


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