Une manche de l’Hamilton Cup a lieu ce samedi à l’aéro-club du Val-de-Travers. Une quinzaine de passionnés participent à la compétition de voltige aérienne sur une piste parfois jugée difficile.
Le ciel verra passer du monde ce samedi à Môtiers. Des pilotes venus de tout le pays prendront part à un concours de voltige dans les airs au-dessus de l’aéro-club du Val-de-Travers. L’occasion pour ces passionnés de se mettre au défi, mais aussi de se rencontrer et d’échanger dans une ambiance conviviale.
Une piste jugée difficile
Cela fait depuis le début de la compétition, soit une dizaine d’années, que l’Hamilton Cup prévoit l’une de ses manches en terre neuchâteloise. Mais les pilotes ne sont pas toujours faciles à séduire. En effet, la piste de Môtiers est relativement courte et en herbe, deux conditions qui rendent sa pratique difficile pour certains pilotes. « Il faut simplement les convaincre que toutes les conditions sont les meilleures pour qu’ils viennent », rassure le chef de place de l’aérodrome de Môtiers, Alexandre Iseppi.
Ce samedi, ils seront une quinzaine de courageux à s’élancer dans les airs, malgré ce défi. Les pilotes doivent chacun réaliser un vol d’environ 5 minutes comprenant une dizaine de figures libres et imposées. Après les quatre manches de la compétition, reparties sur toute l’année, le pilote avec le plus de points pourra prétendre être le meilleur pilote de Suisse.
Alexandre Iseppi : « Certains pilotes de la compétition ne souhaitent pas se rendre à Môtiers. »
De nouvelles exigences
Dans un communiqué, la compétition affirme compenser toutes ses émissions carbones au travers de la fondation Myclimate. Une pression qui n’émerge pas de la population, selon le chef de la compétition, Guillaume Favre-Bulle, mais du champ de l’aviation lui-même : « On vit maintenant dans une société où cette préoccupation est omniprésente et énormément de pratiques sont mises en place. »
Guillaume Favre-Bulle : « Il n’y a pas de pressions d’individus sur la pratique. »
Le Valaisan tient toutefois à préciser que l’impact de la pratique de la voltige en Suisse reste « insignifiant ». « Nous avions fait le calcul et nous sommes à 0,0015% des émissions du secteur du transport parce que nous sommes un tout petit groupe de pratiquants », précise le pilote.
Du côté de Môtiers, Alexandre Iseppi parle aussi d’une volonté à faire « un effort sérieux » : « Nous avons un avion électrique rechargé avec des panneaux solaires et étions dans les premiers à faire ce pas-là. »
En réalité, ce sont plutôt les nuisances sonores qui leur attirent les foudres de la population. « Nous avons parfois des remarques lorsque nous faisons trop de bruit, avoue le chef de place. Les nouveaux avions ont des moteurs plus petits parce qu’ils sont plus légers et cela permet des machines moins bruyantes. » Guillaume Favre-Bulle explique également qu’un certain nombre de bonnes pratiques sont respectées par les pilotes de voltige. Lors d’entraînements, par exemple, les passionnés chercheront à voler plus haut et à des heures raisonnables. Certains aérodromes sont même équipés de systèmes qui permettent aux pilotes d’identifier au-dessus de quel lieu leur collègue précédent est allé voler, afin d’éviter des dérangements à la même zone plusieurs fois d’affilée.
Une relève peu fidèle
Tous les publics sont les bienvenus à l’aérodrome de Môtiers ce samedi pour assister à la compétition. C’est d’ailleurs l’un des aspects qui réjouit l’aéro-club du Val-de-Travers. « Nous désirons faire connaitre davantage l’aviation au grand public. Notre intérêt est également d’attirer de nouveaux candidats pilotes qui souhaiteraient passer une licence chez nous », explique Alexandre Iseppi.
Alexandre Iseppi : « En faisant du bruit et des figures spectaculaires, cela attire du monde ! »
Les curieux ne sont pas rares dans le Val-de-Travers, mais le chef de place de l’aérodrome de Môtiers explique que ces jeunes restent de moins en moins longtemps impliqués dans le club une fois leur licence de pilote en poche. /cde