Les urgentistes sous pression

Les médecins des urgences sont de plus en plus sous pression. L’intensité du travail, la pénurie ...
Les urgentistes sous pression

Les médecins des urgences sont de plus en plus sous pression. L’intensité du travail, la pénurie de personnel qualifié ou encore la longueur des gardes sont des facteurs d’épuisement pour beaucoup d’entre eux selon une enquête nationale. Le RHNe prendre des mesures de petite ampleur, en attendant une réforme complète du système.

Les médecins des urgences sont nombreux à présenter des signes d'épuisement professionnel. (Photo : libre de droits). Les médecins des urgences sont nombreux à présenter des signes d'épuisement professionnel. (Photo : libre de droits).

Les urgentistes sont sous pression. Selon une enquête réalisée auprès de 611 médecins en Suisse et publiée dernièrement dans la revue « Swiss Medical Weekly », près de la moitié d’entre eux présentent des signes d’épuisement professionnel. Un problème qui s’explique par de nombreux facteurs : longueur des gardes, manque de lits dans d’autres secteurs, intensité du travail… les raisons sont nombreuses à impacter la santé des urgentistes. Pour Vincent Della Santa, le médecin chef du département des urgences du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) : « Une immense majorité des urgentistes adore son métier, mais il devient plus compliqué de le faire maintenant qu’il y a 10-15 ans. » C’est pour cela que le directoire du RHNe met des mesures en places, petit à petit.

Vincent Della Santa : « On essaie de modeler les horaires en fonction des désirs des employés. »

Vincent Della Santa explique encore que le RHNe met en place d’autres mesures et a créé une sorte de bulle de confiance entre les médecins et infirmiers des urgences pour leur donner la possibilité d’exprimer leur mal-être. Une goutte d’eau dans l’océan, mais qui est bien intégrée au RHNe et qui permet, selon Vincent Della Santa, d’y faire régner une bonne ambiance.

« Quand quelqu’un a un doute, qu’il puisse le dire. »

Autre problème relevé par l’enquête et par Vincent Della Santa : en fonction des journées, si elles sont très chargées, le personnel a l’impression de ne pas bien faire son boulot, car il ne peut pas prendre le temps de discuter, d’avoir ce côté humain qui leur est très important, selon le médecin-chef. « Cela crée de la frustration et une forme d’anxiété, de dépression chez les soignants », déplore Vincent Della Santa.


Un système à revoir

Malgré la mise en place de mesures dans les hôpitaux, le médecin-chef du département des urgences neuchâteloises reste inquiet pour l’avenir, puisque le problème est beaucoup plus global, selon lui. Il nécessite une réforme complète du système de soin. « Le système grince, est en train de se contracter », déclare-t-il.

« Il y a eu plus de 50% d’augmentation de l’activité en quelques années. »

Vincent Della Santa indique que c’est à présent son rôle, au sein du RHNe, de faire pression pour que le système change, avant d’arriver à une situation trop chaotique. /lgn


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