Les comptes 2023 du Réseau hospitalier neuchâtelois affichent un déficit de 22 millions de francs. Après 100 jours d’activité, le président du Conseil d’administration Philippe Eckert présente ses pistes d’amélioration.
Le président du Conseil d'administration du RHNe, Philippe Eckert, a présenté le bilan de ses 100 jours sur le site de La Chaux-de-Fonds du Réseau hospitalier neuchâtelois. (Photo d'archives)
Construire une stratégie globale pour contrer les difficultés actuelles. Voilà le mot d’ordre du président du Conseil d’administration du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe), Phillippe Eckert, 100 jours après sa prise de fonction. La situation financière de l’institution est tendue. Les comptes 2023 affichent un déficit de 22 millions de francs, malgré un programme d’économies et un soutien supplémentaire de l’État à hauteur de 12,6 millions de francs.
Ce trou dans les finances s’explique, entre autres, par l’inflation qui a notamment induit une hausse des coûts de l’énergie, mais aussi par une activité hospitalière plus faible que prévu et par la présence de patients en attente de placement en EMS, en moyenne au nombre de 33, selon les explications du directeur des finances du RHNe, Léonard Blatti.
Léonard Blatti : « Des activités moins importantes » que prévu.
Ces charges n’ont pas été compensées par une hausse des tarifs hospitaliers, explique la direction. Aucun accord n’a pour l’heure pu être trouvé autour du Tarmed. La direction de RHNe regrette aussi que les prestations d’intérêt général (PIG) soient toujours sous-financées.
Le Réseau hospitalier neuchâtelois doit se lancer dans une vaste introspection
Pour tenter de redresser la barre, le RHNe « doit impérativement repenser son fonctionnement », selon Philippe Eckert. La direction entend « réévaluer l’ensemble des prestations hospitalières dans un souci d’efficience et avec la volonté de mutualiser certaines ressources » dès la rentrée d’août. Un programme d’optimisation du parcours des patients sera aussi lancé le 10 juin. Il faut savoir que la pénurie de personnel spécialisé se fait ressentir, notamment dans les blocs opératoires avec un risque de surcharge des collaborateurs en place, analyse Philippe Eckert. « Et cette pénurie va s’aggraver ces prochaines années », ajoute le président du Conseil d’administration .
Philippe Eckert : le contexte « nous oblige à revoir la façon dont nous délivrons nos prestations. »
Philippe Eckert a pris ses fonctions de président du Conseil d'administration du RHNe le 1er mars dernier.
Pour Philippe Eckert, le Réseau hospitalier neuchâtelois dispose d’une vaste palette de prestations au vu du bassin de population dans lequel il s’inscrit. Aux yeux du président du Conseil d’administration, il n'y a pas lieu de couper dans l’offre, mais plutôt de mieux l’organiser. Pas question non plus de licencier du personnel, selon Philippe Eckert, qui mise davantage sur des postes non repourvus après des départs à la retraite.
« Nous gardons notre personnel, nos collaborateurs qui sont extrêmement précieux. »
Le Conseil d’administration planche également sur sa stratégie globale pour les années 2024 à 2030, qui doit être adaptée en raison de « la prise de participation dans le groupe Volta et la location de locaux à Monruz », indique Philippe Eckert. Ces deux éléments doivent permettre de développer la médecine de premier recours et la chirurgie ambulatoire.
Les réflexions portent aussi sur la répartition spatiale des activités ambulatoires et stationnaires dans 10 à 15 ans. Le site du Crêt-du-Locle entre dans ce processus. L’objectif affiché de ces diverses mesures est « d’assurer la pérennité de l’hôpital cantonal », tout en continuant de répondre aux besoins de la population neuchâteloise. /sbm
