Il y a 60 ans le Grand-Cachot était sauvé

Plus ancienne ferme neuchâteloise du Haut-Jura, le Grand-Cachot-de-Vent aurait dû disparaitre ...
Il y a 60 ans le Grand-Cachot était sauvé

Plus ancienne ferme neuchâteloise du Haut-Jura, le Grand-Cachot-de-Vent aurait dû disparaitre il y a 60 ans. C’était sans compter sur la ténacité d’un groupe de citoyens bien décidés de faire de ce témoin du passé un lieu d’art et de rencontre

Le Grand-Cachot avant son rachat par la première fondation. Photo tirée du livre de Léon Perrin et André Tissot : « Autour de la Ferme du Grand-Cachot-de-Vent »  Le Grand-Cachot avant son rachat par la première fondation. Photo tirée du livre de Léon Perrin et André Tissot : « Autour de la Ferme du Grand-Cachot-de-Vent » 

Une vie mouvementée pour la plus ancienne ferme neuchâteloise du Haut-Jura. Le Grand-Cachot-de-Vent dans la vallée de la Brévine célèbre cette année les 60 ans de son premier sauvetage. Témoin du passé, inscrite à l’inventaire fédérale du patrimoine bâti, la ferme a depuis vu défiler les œuvres de peintres prestigieux : Klee, Picasso ou Le Corbusier. Et ses murs ont raisonné aux notes de musiciens de talent.

Construite au 16e siècle, cette ferme a frôlé la destruction au milieu des années 1960. Inhabitée depuis plusieurs années, son toit a fini par s’effondrer. Les autorités de la région décident alors d’utiliser cette ruine comme terrain d’exercice de démolition.

Emmenée par Pierre von Allmen, alors conservateur du musée des Beaux-arts de Neuchâtel, une équipe décide en 1964 de racheter la ferme, de la rénover et d’en faire un lieu dédié à l’art et à la culture, ouvert au public. Ils créent la fondation La Ferme du Grand-Cachot-de-Vent en 1964.

Blaise Oesch, secrétaire de la fondation La Ferme du Grand-Cachot-de-Vent : « In extremis, ce sauvetage a pu avoir lieu »

La bâtisse est sauvée. Au fil des ans, les membres du comité de la fondation s’éteignent les uns après les autres. Ils ne sont pas remplacés.

Sans relève, le Grand-Cachot-de-Vent se trouve dans une situation difficile. Une banque, qui avait accepté de prêter des fonds pour rénover le bâtiment souhaite récupérer ses billes et organise une vente aux enchères. Il faudra une fois encore la détermination d’un groupe d'habitants de la région pour empêcher in extremis que la ferme ne termine entre les mains d’un privé.

Une deuxième renaissance

Pour le soixantième anniversaire de la première renaissance du Grand-Cachot, le conseil de fondation a prévu une saison 2024 qui démarrera avec une exposition internationale. « L’âme d’une ville », du 25 mai au 30 juin accueille le travail de 6 artistes neuchâtelois et six artistes de Los Angeles. S’en suivra entre le 30 juin et le 11 août une rétrospective de la Neuchâteloise Claire Wermeille.

La saison se clôturera par une exposition des décors de théâtre monumentaux réalisés par Lermite et restaurés récemment. Une présentation enrichie par les œuvres d’étudiants de l’Académie de Meuron. Ça sera aussi l’occasion de découvrir ou redécouvrir le « Calvaire bévinien », une toile réalisée par l’artiste à son arrivée dans la région. Un tableau qui raconte l’histoire vraie et tragique de deux jeunes gens, un Tessinois catholique venu travailler à La Brévine et une jeune fille du village.

« Lermite a été tellement choqué par cette histoire qu’il a peint cette toile »

Pour son 60e anniversaire, le Grand-Cachot-de-Vent propose également des concerts. On notera la présence de Samuel Blaser et Pierre Favre le 9 juin. /cwi


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