Commentaire : la démission de Gaëtan Dubois, ou le dilettantisme politique à la neuchâteloise

Fraîchement élu à l’exécutif du Locle, la démission du libéral-radical Gaëtan Dubois est un ...
Commentaire : la démission de Gaëtan Dubois, ou le dilettantisme politique à la neuchâteloise

Fraîchement élu à l’exécutif du Locle, la démission du libéral-radical Gaëtan Dubois est un signe de légèreté dans l'exercice du pouvoir politique à Neuchâtel. Le commentaire de notre journaliste Vincent Costet

À l'image d'un quart des députés du Grand Conseil, la démission de Gaëtan Dubois montre une certaine légèreté dans l'exercice du pouvoir politique, selon notre journaliste. À l'image d'un quart des députés du Grand Conseil, la démission de Gaëtan Dubois montre une certaine légèreté dans l'exercice du pouvoir politique, selon notre journaliste.

Élu conseiller communal dimanche au Locle, le libéral-radical Gaëtan Dubois a renoncé à la fonction pour des raisons professionnelles. Une décision communiquée ce jeudi par ce futur expert-comptable engagé par une société internationale durant la campagne politique. Catherine Jeanneret, arrivée quatrième de la liste PLR et deux voix derrière Gaëtan Dubois le remplacera à l’exécutif de la Mère-Commune. Le POP, qui a perdu son deuxième siège à l’exécutif pour 120 voix au profit du PLR, a réagi publiquement. Les popistes estiment que les libéraux-radicaux loclois ont biaisé le scrutin.

Le commentaire de Vincent Costet :

Les politiciens se désolent du désintérêt croissant des citoyens pour la chose publique, ils cherchent les raisons de l’abstentionnisme.

Ce sont eux qui nous fournissent ce jeudi une réponse sur un plateau : c’est aussi de leur faute à eux, les politiciens, si la population les prend de moins en moins au sérieux.

Car il serait trop facile d’expliquer toute cette histoire de démission par le manque d’attractivité de la fonction de conseiller communal face aux opportunités offertes par le privé.

Un candidat au Conseil communal d’une ville qui signe un contrat avec une entreprise au moment même où il tente de convaincre les habitants de le choisir comme l'un de leurs chefs : d’abord c’est de l’opportunisme ; et politiquement, c’est au mieux du dilettantisme. Pourquoi l’électeur donnerait-il sa voix à quelqu’un qui n’a pas l’intention de le représenter ?

Le fait qu’il s’agisse d’un candidat âgé de 25 ans n’arrangera rien à l’abstentionnisme particulièrement élevé chez les jeunes.

Si le principal intéressé « présente ses excuses », dit-il dans un communiqué, « à toutes les personnes qui pourraient se sentir déçues, blessées ou trompées », celle qui prendra sa place au Conseil communal, Catherine Jeanneret, ne voit aucun problème à cette démission.

Loin de nous l’idée de vouloir tirer uniquement sur le PLR loclois, qui s’est gargarisé d’écrire l’histoire ! Cette légèreté dans l’exercice du pouvoir politique est tendance dans le canton de Neuchâtel.

Prenez le Grand Conseil : un quart des 100 députés élus en 2021 ont démissionné en trois ans, dont 7 des 19 Verts de l’hémicycle et 4 des 8 représentants du POP. Et c’est sans compter les 21 députés suppléants qui ont quitté le parlement après être devenus députés. 

La démocratie neuchâteloise mérite mieux que cet étrange ballet… 


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