Les vignerons scrutent leurs parchets avec une certaine appréhension. Les sarments ont profité des températures quasi estivales de la période pascale pour pousser de dix, voire quinze centimètres, estime le chef de l’Office de la viticulture et de l’agroécologie. C’est au début de leur croissance qu'ils sont le plus fragiles. Selon Johannes Rösti, la vigne a une bonne quinzaine de jours d’avance. Mais l’hiver n’avait pas dit son dernier mot et les gelées de ces derniers jours ont aussi touché le Littoral. Et ça n’est pas fini, le mercure devrait continuer de flirter avec les zéro degré en fin de nuit, jusqu’à la fin de la semaine prochaine.
Pour l’instant, la station viticole a reçu quelques annonces de dégâts. Ils sont plutôt minimes : quelques tâches sur les jeunes feuilles, des brûlures dues au froid.
Johannes Rösti, chef de l’Office de la viticulture : « Tout le monde est un peu sur le qui-vive »
Le chef de l’office de la viticulture recommande toutefois aux vignerons de ne pas laisser pousser l’herbe au pied des vignes et de ne pas tout de suite enlever un deuxième bourgeon qui pousserait. Si le premier ne résiste pas au froid, c’est le second qui prendrait le relai. Dans un tel cas de figure, la production de raisin sera sans doute un peu moindre.
« Sur l’année du gel, on aura certainement moins de rendement », note Johannes Rösti
Les vagues de froid, ça n’est pas une nouveauté, admet Johannes Rösti, mais cette année la pousse de la vigne était vraiment précoce.
La floraison, en juin, permettra de voir plus clair sur la façon dont se profile l’année 2024. Il faudra encore par la suite échapper aux orages de grêle particulièrement dévastateurs pour le raisin. /cwi