Trois femmes, trois vies, trois siècles… « Valangin au féminin », la nouvelle exposition temporaire du Château et musée de Valangin se penche sur la vie de trois habitantes de l’ancienne seigneurie. Camille Jéquier, directrice et conservatrice du musée, relève que mis à part le fait que ce sont des femmes et qu’elles ont vécu à Valangin, elles n’ont rien en commun. Guillemette de Vergy est une châtelaine de la fin du Moyen Âge, Catherine de Watteville une espionne du début du 18e siècle et Julie L’Eplattenier une paysanne de la première moitié du 19e.
Trois destinées différentes
Guillemette de Vergy est morte en 1543. Elle a été la dernière dame de Valangin. C’est à elle que l’on doit une des tours encore visibles du Château ainsi qu’une annexe qui a brûlé. «Avec son mari, elle a construit la Collégiale de Valangin. Guillemette de Vergy vit un traumatisme vraiment fort en 1536 avec le passage de la Seigneurie de Valangin à la Réforme. Elle est catholique et le restera jusqu’à sa mort. » Au décès de son mari, elle s’implique dans les comptes du château et la gestion des affaires.
Camille Jéquier, directrice et conservatrice du musée
Catherine de Watteville est un personnage haut en couleur au destin rocambolesque. Issue de la haute bourgeoisie bernoise, elle est surtout connue pour avoir été une espionne pour le compte du roi Soleil. « Démasquée, elle est torturée et bannie et finira sa vie à Valangin où elle est enterrée. Julie L’Eplattenier est une paysanne instruite. Elle a des pensionnaires à qui elle enseigne le français et les bonnes manières. Sa vie, on la connait grâce à la correspondance qu’elle a entretenue avec son frère et dans laquelle elle racontait sa vie quotidienne. » Julie L’Eplattenier est royaliste dans un monde qui change et devient de plus démocratique et républicain « même si les femmes n’avaient pas le droit de vote. »
Pour monter cette exposition, le Château et Musée de Valangin s’est appuyé sur de l’écrit. « On a des lettres de Julie à son frère entre 1816 et 1836. » Elle lui raconte sa vie quotidienne. L’institution s’est aussi basée sur les mémoires rédigées par Catherine de Watteville ainsi que sur le testament de Guillemette de Vergy et de quelques lettres qu’elle a écrites pour se « plaindre de plusieurs affaires qu’elle devait gérer. »
Liens avec le Château
Ces trois femmes ont des liens différents avec le Château de Valangin. Guillemette de Vergy y a vécu. Pour Catherine de Watteville et Julie L’Eplattenier « c’est un peu différent. Dès le 17e siècle, le château est une prison et on y voit que des gens malfamés. »
L’exposition est à voir jusqu’au 20 octobre au Château et musée de Valangin. /sma