Le Réseau hospitalier neuchâtelois subit l’inflation et un sous-financement tarifaire et prévoit un budget en déficit de 14 millions de francs. Il aurait atteint 30 millions sans un plan d’amélioration de l’efficience. Aucun licenciement n’est prévu
Le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) s'attend à un déficit de 14 millions en 2024. (Photo : archives).
Le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) s'attend à un déficit de 14 millions de francs en 2024. L'établissement, qui subit l'inflation et un sous-financement tarifaire, estime que le débours aurait été de 30 millions sans un plan d'amélioration de l'efficacité.
L’inflation et les adaptations salariales automatiques liées aux conventions collectives aggravent le résultat de près de 7 millions par rapport à 2023, a indiqué jeudi le RHNe. L'établissement a précisé que les charges ne sont qu’insuffisamment répercutées sur les tarifs qui n’évoluent pas au même rythme.
« L’engorgement des différents sites hospitaliers rend la situation encore plus problématique », a précisé le RHNe. La présence en continu de 35 à 50 patients en attente de placements (lits C), cumulée avec la présence de nombreuses hospitalisations liées à des virus hivernaux, a entraîné le report d’une quarantaine d’opérations électives rien que pour le mois de décembre 2023.
L’occupation des lits C est en outre largement sous-financée, avec une rémunération identique à celle d’un EMS. Le coût non couvert intégré au budget 2024 se monte à 1,7 million de francs. Il faut ajouter à ce montant des pertes de recettes à hauteur de 3,7 millions.
« L’Etat de Neuchâtel s’était engagé initialement à rembourser l’équivalent de 20 lits C occupés en moyenne annuelle, soit la moitié de ce qui a été budgété. Compte tenu de la situation tendue dans ce secteur depuis 18 mois, il devrait financer des lits supplémentaires », a précisé l'établissement.
Pas de licenciement
Le RHNe a intégré au budget 2024 un plan d’amélioration de l’efficience de 16 millions de francs en deux parties. « Aucun licenciement n'est prévu », a déclaré à Keystone-ATS Pierre-Emmanuel Buss, responsable de la communication.
Le premier programme concerne le skill-mix soignant (combinaison des différents métiers employés dans le domaine des soins) et le second l’amélioration des trajectoires patients, de leur arrivée aux urgences jusqu’à leur sortie de l’hôpital. Tous deux produiront leurs premiers effets en 2024.
Au vu de ce contexte extrêmement tendu, le conseil d’administration a décalé de 2026 à 2027 l’objectif du retour à l’équilibre financier. Le RHNe prévoit d’investir un montant de 24 millions en 2024, contre 25 millions en 2023. Cela permettra de poursuivre la mise à niveau du site de La Chaux de-Fonds et de maintenir les infrastructures des autres sites avec un accent sur les sites du Locle et de Pourtalès qui débutent leur phase de renouvellement.
Ce budget est le dernier de Pierre-François Cuénoud, en place depuis novembre 2019, et qui se retire pour fin février. L'ancien directeur Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) Philippe Eckert va lui succéder. /ATS-gtr
