AgroImpact a vu le jour dernièrement sous l’impulsion du Canton de Vaud. Et depuis peu, Neuchâtel a rejoint le groupement. L’objectif est de faire un monitoring des émissions de carbone des exploitations agricoles et de prendre ensuite les mesures nécessaires
Une nouvelle association va aider les agriculteurs de Suisse romande à émettre moins de carbone. AgroImpact a vu le jour dernièrement sous l’impulsion du Canton de Vaud et vient de s’implanter dans le canton de Neuchâtel.
Agro-Impact a pour but de mettre en avant tout ce qui peut être fait en termes de durabilité dans le monde de l’agriculture, et notamment dans la possibilité de captation du carbone qui existe dans ce domaine. Dans le Canton de Neuchâtel, des mesures ont déjà été édictées dans le nouveau Plan climat, et cette association va venir en plus pour guider les agriculteurs et entreprendre un monitoring de leur exploitation. C’est la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture qui fait le relais au niveau cantonal. Son directeur Yann Huguelit, qui fait partie du comité d’AgroImpact, explique que l’association a plusieurs missions dont la principale est d’accompagner les agriculteurs à pouvoir évaluer leur empreinte carbone.Yann Huguelit se félicite des débuts positifs de l’association dans le canton, puisqu’il a facilement trouvé les dix premiers participants, sans faire trop de promotion. Les analyses sont à présent en cours.
Une fois les analyses terminées et le bilan dressé, des mesures seront à prendre pour les exploitants. Pour Stéphane Challandes, agriculteur du Val-de-Ruz qui a adhéré à AgroImpact, c’est une mission permanente de vouloir améliorer son empreinte carbone. « Il faut prendre conscience que chacun a une responsabilité », relève-t-il.
L’arrivée d’AgroImpact dans le paysage agricole neuchâtelois ravit Stéphane Challandes. Il fait déjà partie de plusieurs groupements, mais n’a pas hésité à adhérer à l’association, qu’il juge intéressante.
AgroImpact va donc conseiller, accompagner les agriculteurs dans leurs réflexions et dans la réalisation des mesures qui peuvent être prises. « On est là comme la courroie de distribution pour amener les agriculteurs dans ces réflexions », développe Yann Huguelit. Le directeur de la CNAV précise cependant que le but n’est en tout cas pas de forcer les gens à participer au projet, tout se fait sur base volontaire.
AgroImpact, ce sont les chambres d’agriculture des Cantons romands, mais aussi des organisations de défenses de la nature, des institutions de recherche et des acteurs de l’industrie et du commerce, comme Nestlé. Ces derniers participent au financement de ce monitoring et des futures mesures entreprises dans les exploitations. Mais cela ne rend pas les agriculteurs redevables pour autant, relève Stéphane Challandes. L’agriculteur du Val-de-Ruz estime que si les entreprises investissent dans cette association, c’est qu’elles vont pouvoir utiliser l’attestation pour faire de la plus-value sur leurs produits. Et ensuite, Stéphane Challandes souhaite qu’une part de cette plus-value soit réattribuée à l’agriculteur qui a pris des mesures.
Une collaboration qui est inédite, et qui représentait l’un des plus gros défis pour la nouvelle association. Mais selon Yann Huguelit, ils ont pu s’entendre et ainsi trouver le chemin qui permettra d’avancer avec une agriculture durable au niveau suisse, mais aussi cantonal. /lgn