À un mois de l’introduction de nouvelles règles pour les surfaces de promotion de la biodiversité, les autorités fédérales font marche arrière. Les agriculteurs qui avaient anticipé les nouvelles mesures seront quand même indemnisés, assure le directeur de la chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture
Les autorités fédérales ont du mal à trouver le bon équilibre pour l’introduction de nouvelles surfaces de promotion de la biodiversité sur les domaines agricoles. Jusqu’ici, les travailleurs de la terre devaient consacrer une partie de leur exploitation à ces surfaces. Le Conseil fédéral a décidé qu’une partie de ces espaces devait être intégrée aux cultures. La mesure aurait dû entrer en vigueur au 1er janvier 2023. Elle avait déjà été repoussée d’une année, en raison de la menace que représentait la guerre en Ukraine pour l’approvisionnement.
Il y a une semaine, le Conseil national, à l’instar des États, a approuvé une motion qui conclut à un nouveau report, au 1er janvier 2025. Selon le texte, et sans remettre en question l’obligation de réserver des surfaces dévolues à la biodiversité, il convient d’étudier le recours à d’autres outils qui ont fait leurs preuves, afin d’éviter des effets indésirables.
Le hic, c’est que certains agriculteurs avaient anticipé les mesures au moment des semailles, l’été dernier, laissant par exemple au milieu d'une surface dévolue aux céréales, un espace pour des fleurs. Ceux-ci seront quand même indemnisés, assure Yann Huguelit, le directeur de la chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture :
« Quand on met en place des cultures, c’est souvent une année, voire plus, à l’avance »
Avec ce double report, les autorités fédérales n’envoient pas un très bon signal au monde agricole. Reste qu’avec ce délai supplémentaire, les paysans auront peut-être la possibilité de faire valider des mesures qu’ils jugent mieux adaptées à leur réalité.
« Quelque part on a l’impression qu’on prend les agriculteurs pour des marionnettes »
Face au Conseil national, le chef du Département fédéral de l’Économie, Guy Parmelin a en vain plaidé qu’un changement de règle à un mois de l’échéance est propre à déstabiliser les exploitations. /ATS-cwi