La voiture, un sujet sensible à La Chaux-de-Fonds. Et à la lecture du rapport publié vendredi dernier par les autorités chaux-de-fonnières, ça va à coup sûr jaser ces prochains temps dans les chaumières... Le Conseil général débattra de ce dossier mardi prochain (14 novembre).
Le Conseil communal souhaite limiter les déplacements motorisés de ses habitants en ville en restreignant leur liberté de parcage. Arrivée il y a trois ans, la fin de la gratuité quasi-totale de stationner sur le domaine public dans la Métropole horlogère avait surtout impacté les pendulaires. Mais l’évolution prévue cette fois par l'exécutif vise d'abord les Chaux-de-Fonniers. La Ville veut limiter le goût de bouchon aux heures de pointe, surtout dans le goulet de la vieille ville, en attendant le futur tunnel d’évitement de la H18.
Le constat est clair : si la mise en œuvre d’une vraie politique de stationnement a libéré le centre-ville d’une bonne partie du trafic pendulaire, elle n’a eu que peu d’effet sur les habitudes des Chaux-de-Fonniers possédant une voiture. Près de 90% d’entre eux ont acquis le macaron de stationnement à durée illimitée valable en dehors du centre-ville.
Dès le 1er novembre 2025, il est prévu que ce macaron ne soit valable qu’autour de chez soi, dans l’une des sept zones définies autour du centre-ville.
Un second macaron à 750 francs
Toute la ville sera mise en zone bleue, excepté le centre où le système de parcmètres sera généralisé et la durée de stationnement limitée à une heure et demie. La première demi-heure sera gratuite et les deux demi-heures suivantes coûteront chacune 50 centimes.
Les habitants qui souhaitent se garer à côté de leur lieu de travail à l’autre bout de la ville pourront toujours le faire, par l’acquisition d’un second macaron personnel à 750 francs, soit plus cher qu’un abonnement de bus et valable dans une seule des sept zones urbaines. Cette évolution de la politique de stationnement implique le développement progressif de l’offre de transports publics.
La taxe du renouvellement du macaron passera de 15 francs à 40 francs par an pour les habitants de La Chaux-de-Fonds. « Mais nous restons bien moins chers que dans les autres villes romandes », argumente le Conseil communal dans son rapport. La Ville attend une recette supplémentaire globale de 1,4 million de francs par année. Le coût du projet est estimé à 1,7 million de francs.
Débats en vue
Plusieurs propositions devraient être sujettes à débat, comme l'ont montré les votes assez serrés au sein des trois commissions consultées. D’abord la taxe administrative. La hausse prévue à 40 francs permettra à la Ville de couvrir entièrement le coût administratif de cette prestation. Et cette augmentation se justifie, selon la Commune, vis-à-vis des habitants qui se financent une place de parc privée.
Le second macaron possible par personne nourrira sans doute aussi les discussions: soit les gens acceptent de payer 750 francs par an pour pouvoir se garer sur le domaine public à côté de leur travail, soit ils déboursent 650 francs pour prendre le bus. Un choix à faire dans une ville où les transports publics ne sont pas toujours concurrentiels. Le Conseil communal mentionne à ce propos le quartier éloigné des Cerisiers dans son rapport.
Enfin les autorités veulent supprimer la plupart des parkings d’échange, souvent sous-utilisés, pour instaurer certains parkings de quartier à longue durée avec parcmètres. Pour prendre l’exemple des grands-parents qui gardent leurs petits-enfants deux ou trois fois par semaine, ces utilisateurs externes au quartier paieront un franc par heure, avec un plafond à huit francs par jour, pour stationner dans ces zones.
« La politique la plus mesurée du monde occidental »
Le conseiller communal en charge du dossier, le Vert Patrick Herrmann, relativise l'importance du changement à venir pour les Chaux-de-Fonniers: « On arrive avec une nouvelle politique de stationnement, mais je crois pouvoir dire que c’est la plus mesurée du monde occidental. Il n’y a aucune ville de notre pays et d’Europe qui offrira des conditions aussi avantageuses pour se parquer en ville », résume l'élu. /vco