Ils peuvent vous sauver la vie si vous êtes victime d’un arrêt cardio-pulmonaire. Les Premiers répondants, ou First Responders, ont été félicités et remerciés samedi lors de la première édition romande du Symposium. Un événement qui leur offre également la possibilité d’échanger.
Ces personnes sont des bénévoles qui s’inscrivent sur une application pour intervenir rapidement lorsqu’une personne fait un arrêt cardio-respiratoire, idéalement avant l’arrivée de l’ambulance. L’antenne neuchâteloise a été mise en service l’année dernière et compte déjà près de 770 inscrits, un bilan jugé satisfaisant. Mais il en faudrait encore plus pour avoir plus de chance d’intervenir rapidement et donc d’augmenter les chances de survie d’une victime. Mais ce n’est pas facile de motiver les gens à s’engager, explique Cédric Frioud, enseignant dans le secteur de la formation continue à Ecole Supérieure d'Ambulancier et Soins d'Urgence Romande et defuseur pour First Responders Neuchâtel. « L’accès à la formation nécessite un investissement personnel, relève-t-il. C’est pour cela que cette journée est mise en place ».
Une journée qui permet aussi à ces bénévoles d’échanger entre eux et de partager leur vécu parfois très éprouvant dans des situations d’arrêt cardio-respiratoire. « On n’en reste pas indemne et de partager ses émotions, c’est important », explique Cédric Frioud. « On se forme sur des mannequins, ça reste un morceau de plastique inanimé. La première réanimation que l’on fait, on est confronté aux témoins, à la famille et à la victime. On rentre dans l’intimité des gens. »
Une fois l’intervention terminée, le bénévole va rentrer chez lui, rempli de toutes ces émotions. Dans le canton de Neuchâtel, une structure de defusing, ou désamorçage est mise en place pour ne pas laisser ces personnes sans aide. Elle contacte les First Responders « par téléphone jusqu’à 21h ou sinon par message, si possible avant le premier coucher, pour offrir une écoute », relève Cédric Frioud. Lui-même est defuseur téléphonique et reconnaît que « ce premier contact permet de relâcher le vécu, rassurer et récolter ces émotions à chaud ».
Des améliorations possibles
Cédric Frioud souligne que le début d’année de First Responders Neuchâtel est très satisfaisant. « On est déjà à 63 missions depuis début 2023, alors que l’année passée, on a réalisé 50 missions en tout », relève-t-il. Au niveau des bénévoles, « on est bien avec 767 personnes, mais ça reste encore peu pour garantir une réponse rapide dans toutes les situations, souligne Cédric Frioud. On recherche notamment quelqu’un dans la commune de Brot-Plamboz ! ». Le defuser voit encore un grand potentiel d’amélioration au niveau de l’annonce des défibrilateurs automatisé. « On sait que beaucoup de communes et entreprises s’en sont équipées. Malheureusement, de nombreux ne sont pas encore annoncé sur l’application, regrette-t-il. On ne sait pas où ils sont et en cas de besoin, on reste aveugle ».
Les First Responders ne remplacent pas les professionnels
Lors de ce Symposium des First Responders, les bénévoles ont pu bénéficier de formation continue avec la présence de cinq experts. Car ces personnes sont des adultes qui ne sont pas forcément dans le domaine des secours. Ils ont simplement fait une formation de premiers secours, reconnue par Swiss Resuscitation Council, et se sont inscrits sur la plateforme First Responders Neuchâtel. C’est ensuite le 144 qui leur attribue des missions. Le 144 qui envoie en priorité une ambulance puisque les First Responders ne remplacent en aucun cas les secours professionnels, rappelle Cédric Frioud.
Cédric Frioud relève que statistiquement, les First Responders arrivent dans les cinq minutes auprès de la victime. Une rapidité possible grâce à leur proximité géographique. /lgn