Rémunérer les proches aidants : un modèle proposé par AsFam

Depuis quelques années, la loi permet aux organisations de soins à domicile de former et de ...
Rémunérer les proches aidants : un modèle proposé par AsFam

Depuis quelques années, la loi permet aux organisations de soins à domicile de former et de rémunérer les personnes qui s’occupent de leurs proches. La structure privée AsFam est présente dans plusieurs cantons, dont Neuchâtel depuis l’année dernière

  La structure privée AsFam est présente à Neuchâtel depuis l’année dernière.  La structure privée AsFam est présente à Neuchâtel depuis l’année dernière.

La journée des proches aidants c’est lundi. L’occasion de les remercier pour tout le travail accompli. Les remercier c’est bien. Reconnaitre leur travail financièrement l’est aussi. Et c’est justement ce que propose AsFam. L’Assistance aux familles avec des proches aidants est une organisation de soins à domicile privée. Elle est active dans douze cantons, dont celui de Neuchâtel où elle a reçu l’autorisation d’exercer l’année passée. Il s’agit de rémunérer les personnes qui aident leurs proches à hauteur de 34 francs 30 de l’heure. 

Juan Garrote, membre de la direction de AsFam, a expliqué mercredi dans La Matinale que le système était assez simple. « Dès l’instant où une personne effectue des soins de base à la maison (…), il est possible qu’une organisation de soins à domicile l’engage. » Font par exemple partie des soins de base l’aide à la toilette. Et ils sont remboursés par la LAMal. Le système de AsFam consiste à « rendre professionnelles les activités de soins des proches aidants avec un contrat de travail. » Le fait de devenir salarié leur permet de remettre un pied dans le monde du travail « de renouer avec l’AVS et la LPP et d’être formé en tant qu’auxiliaire de santé avec une formation gratuite et diplômante », le tout en étant encadré par une infirmière. 

Avec ce système, les proches-aidants sont rémunérés par la LAMal, via AsFam. La question qui vient à l’esprit est de savoir si cette professionnalisation de l’aide ne va pas déboucher sur une augmentation des primes-maladie. Pour Juan Garrote, « c’est tout à fait le contraire, parce que dès l’instant où quelqu’un est professionnellement pris en charge par un proche à la maison ça diminue déjà les coûts de santé d’institutions qui manquent de soignants et qui doivent faire des plannings de gestion dans tous les sens. Et ça maintient très longtemps des personnes à domicile plutôt que d’aller dans un EMS. Et ce maintien à la maison se fait d’autant plus facilement quand un proche est à domicile ». 

AsFam collabore avec des institutions de soins à domicile dans d’autres cantons, comme Spitex à Zurich. Du côté de Neuchâtel, « Nomad, je ne sais pas trop pourquoi, n’adhère pas à ce genre de système. (…) On ne comprend pas très bien pourquoi. On manque de soignants, nous on apporte une solution, on professionnalise des gens (…) et on travaille très bien avec d’autres. On n’est pas une solution miracle, mais un élément du puzzle de la santé. » 

Quant à savoir si AsFam ne se fait pas de l’argent sur le dos des proches aidants, Juan Garrote répond que « si vous faites la différence entre 52 francs 60 et 34 francs 30 et qu’on doit engager des infirmières, créer un centre de formation et payer l’administration, ce n’est pas du tout le cas. »

Juan Garrote, membre de la direction de AsFam dans La Matinale :

Juan Garrote, membre de la direction de AsFam. Juan Garrote, membre de la direction de AsFam.

Pas de collaboration avec NOMAD : les raisons

En Suisse alémanique, AsFam travaille avec des services de soins à domicile tels que Spitex. Dans le canton de Neuchâtel, NOMAD ne souhaite, pour le moment, pas travailler avec AsFAM pour plusieurs raisons. Selon Gabriel Bader, directeur général de NOMAD, dans la réflexion de ce qui doit être entrepris pour soutenir les proches aidants, il est nécessaire de coordonner l’ensemble des soins pour mener cette réflexion de manière plus globale. Une coordination qui n’est pas proposée aujourd’hui par AsFam et qui génère des coûts selon lui. Et justement, du côté économique, Gabriel Bader explique ne pas être intéressé par le modèle d’affaires d’AsFam. Un modèle très rentable selon lui.

Le directeur de NOMAD rappelle que son institution, subventionnée par l’Etat, s’occupe de la coordination entre les soins de base et infirmiers et avec les autres acteurs de la santé, ainsi que des processus d’évaluation. Une gestion de l’entreprise que AsFAM n’aurait pas à sa charge selon Gabriel Bader.

Quant à savoir si la rémunération des proches-aidants est une solution pour pallier le manque de personnel soignant et pour maintenir des personnes plus longtemps à domicile, le directeur général de NOMAD reconnaît que « ça peut avoir un avantage, si c’est intégré dans un suivi global, si l’institution continue d’avoir un regard global sur la situation et si elle est capable d’évaluer l’évolution de la personne malade et celle du proche aidant ».

NOMAD qui pourrait rémunérer les proches aidants, en touchant le financement de la LAMal. « La condition qui est posée est qu’ils soient considérés comme des employés, ce qui demande toute une réflexion sur ce que ça veut dire », explique Gabriel Bader. « On a des contraintes qui font que du point de vue des conditions de l’emploi, c’est un peu difficile. Sachant que ces contraintes sont là pour assurer des garanties aux exployés ». /sma-lgn


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