Voter est un privilège que l’on oublie parfois. Et pour preuve : le taux de participation est en recul ces dernières années. À dix jours des élections fédérales, la Chancellerie du canton met sur pied une action pour inciter la population à voter.
« La situation interpelle » relève le vice-chancelier Pascal Fontana. « La participation affichait ce mardi un pourcentage inférieur de trois points en comparaison au même scrutin il y a quatre ans ». En 2011, la participation pour le Conseil des États était de 38%. Elle a chuté à 32% pour l’élection au Conseil d’État de 2021.
Une commission du Grand Conseil planche sur la thématique. Dans l’intervalle, la Chancellerie met sur pied une action en marge du scrutin du 22 octobre. Objectif, travailler sur deux volets : « il faut décomplexifier l’acte de vote et travailler sur l’intensité de la campagne » explique le vice-chancelier.
Trois groupes sont ciblés : les jeunes, les femmes et les étrangers ayant le droit de vote. Des catégories de la population qui votent moins. Les jeunes s’expriment peu avant l’âge de 35 ans. Si les jeunes femmes votent un peu plus que les jeunes hommes, cette situation s’inverse avec l’âge : les retraités votent plus que les retraitées. Quant aux étrangers établis dans le canton depuis au moins cinq ans et ayant donc le droit de vote au plan cantonal, ils s’expriment nettement plus faiblement dans les urnes que les Neuchâtelois.
Pour tenter de convaincre la population en général de s’exprimer, l’action « Ma voix, c’est mon choix » est mise sur pied par le Canton. Cela passe par des affiches et la publication de documents de vulgarisation sur les réseaux sociaux et sur le site du canton. La chancellerie a également réalisé une série de vidéos. Trois citoyens expliquent pourquoi aller voter est essentiel à leurs yeux. « Ce sont trois témoignages forts », explique Pascal Fontana.
Mardi soir, le taux de participation pour les élections fédérales était de 9%. Son évolution dépend de la volonté des citoyens de s’exprimer. /aju
Quelques spécificités cette année
Un changement principal pour les élections fédérales du 22 octobre : désormais, comme pour le Conseil national, « les bulletins multiples sont interdits pour l’élection au Conseil des États », explique Pascal Fontana. Une décision du gouvernement pour lutter contre les votes nuls : « les citoyens avaient tendance à placer plusieurs bulletins dans l’enveloppe sans compter le nombre total de candidats pour lesquels ils votaient ». Or, les électeurs ne peuvent inscrire que deux noms aux États.
Par contre, le cumul est permis pour les candidats au Conseil national uniquement. Cela signifie que sur une liste de quatre noms, un candidat peut être inscrit deux fois au maximum. Spécificité de cette année, un parti a réalisé un précumul en plaçant directement deux fois le nom d’un candidat sur une liste afin de tenter de renforcer ce candidat. Ce qui est tout à fait légal.