Alice Bouille présente samedi au Théâtre des Mascarons à Môtiers sa pièce « Chères et chairs ». La Neuchâteloise met en scène l’histoire de cinq femmes touchées par un cancer du sein. Un évènement qui s’inscrit dans le cadre d’Octobre rose
Les témoignages de cinq femmes atteintes d'un cancer du sein sont interprétés par les comédiennes Anaïs Charlotte Nussbaum ( à gauche) et Laurence Iseli. (crédits photo : Guillaume Perret)
Parler de la maladie au théâtre. La compagnie « En quête du vivant » livre le témoignage de cinq femmes atteintes d’un cancer du sein. « Chères et chairs » est jouée samedi 14 octobre à Môtiers, dans le cadre d'Octobre rose. La metteuse en scène Alice Bouille s’est entretenue avec ces femmes. Entretiens qu’elle retranscrit avec pudeur. La Neuchâteloise « a créé cette compagnie dans l’idée de traiter de thématiques liées au corps et aux épreuves qu’il subit. Le cancer du sein est apparu comme une nécessité première ».
Alice Bouille : « L’idée de la compagnie est de créer des ponts entre la santé et les arts de la scène »
Alice Bouille s’est entretenue avec chacune des femmes dont elle raconte le parcours. Il a fallu ensuite retranscrire par écrits des dizaines d’heures d’écoute pour en créer une pièce. Elle a choisi de narrer ces parcours de vie de manière chronologique, explique-t-elle, « en mettant en évidence certains moments forts, tout en gardant une certaine pudeur. » Parmi ces moments forts, l’histoire de cette femme qui « a dû subir une mastectomie. Et elle raconte comment, après cette chirurgie, elle est rentrée chez elle, sans avoir regardé sa cicatrice. (…) À la maison, avec sa sœur, devant un miroir, en se tenant la main, elles ont regardé ensemble cette cicatrice. »
Alice Bouille : « La pudeur, il en faut, et en même temps on s'appuie sur le témoignage »
La pudeur, elle se voit également dans les décors choisis par Alice Bouille, simples et épurés. « On a d’un côté un univers couleur chair, ou la comédienne Laurence Iseli raconte le témoignage de ces femmes et de l’autre, on a un atelier d’argile, ou la seconde comédienne, Anaïs Charlotte Nussbaum, travaille avec la matière et raconte une histoire plus corporelle du parcours de ces femmes »
Alice Bouille : « Le dispositif du décor est assez simple, épuré »
Derrière cette pudeur, il y a aussi un message d’espoir a transmettre au public. Malgré cette thématique grave et bouleversante qu’est le cancer du sein, « c’est aussi pour certaines femmes une expérience qui les a transformées. Il y a un avant et un après salvateur, plus connecté à l’essentiel dans leur vie. Et c’est aussi un message important pour les personnes qui ne sont pas atteintes par la maladie. »
Alice Bouille : « C’est important pour nous que le public reparte avec un message d’espoir. »
Quand on présente une pièce de théâtre, il y a bien entendu la réaction du public qui est importante. Mais dans le cas présent, le regard des femmes ayant accepté de témoigner est aussi très important. « Il y a en effet une appréhension assez forte de la part de ces femmes mais aussi de la réjouissance. (…) Ce qui était très fort pour elles, c’est d’entendre leur histoire, de reparcourir toute cette expérience ».
Alice Bouille : « C’était très bouleversant, mais fort »
La pièce « Chères et Chairs », réalisée et mise en scène par la Neuchâteloise Alice Bouille est à voir samedi 14 octobre au Théâtre des Mascarons à Môtiers dès 20h15. Ouverture des portes à 19h15. /sma
