Rémunéré par les assurances, Comparis s’est fait épingler par la FINMA et devra désormais s’afficher comme intermédiaire d’assurance. La Fédération romande des consommateurs éclaire par ailleurs sur certains prix d’appel parfois inapplicables dans la pratique
Après les annonces des primes-maladie en forte hausse, vous avez peut-être déjà sollicité un comparateur en ligne pour tenter de trouver la prime la moins chère. L’un des plus connus d’entre eux, Comparis, vient de se faire épingler par la FINMA pour le flou entretenu autour de son indépendance. Le gendarme des marchés financiers considère Comparis comme un « intermédiaire d'assurance non-lié », car rémunéré par les assurances pour la souscription de contrats. Il enjoint par conséquent le comparateur en ligne de le mentionner et se déclarer comme tel auprès des consommateurs.
« Une activité de courtier »
Une décision qui était espérée et attendue par la Fédération romande des consommateurs. « C’est logique car on a à faire à un organisme dont le modèle d’affaires est celui d’un courtier à partir du moment où il touche une commission pour conseiller des assurés et les amener à conclure une assurance auprès d’une caisse maladie. Quand Comparis se présente comme la voix des consommateurs, il faut tenir compte de ces liens d’intérêts », explique le responsable santé de la FRC, Yannis Papadaniel, précisant que d’autres comparateurs agissent de la même manière. La FRC conseille aux consommateurs de passer par le comparateur en ligne de l'OFSP, priminfo, et son propre comparateur, lui aussi indépendant de toute rémunération des assurances.
Yannis Papadaniel : « Il faut tenir compte de ces liens d’intérêts »
L’organisme de défense des consommateurs alerte aussi sur les petits pièges auxquels nous sommes susceptibles de faire face lorsque l'on est à la recherche de la prime la moins chère. Des consommateurs jurassiens dénoncent par exemple des prix d'appels trompeurs ou inapplicables dans la pratique de certaines caisses. « En remplissant un formulaire, dans la liste de médecins, je vois un rabais de -9% à côté du nom de mon médecin. Chouette ! Je poursuis les démarches et constate juste avant de commander l’offre que le montant de la prime est majoré de plus de 40 francs par rapport à l’appel d’offres m’ayant poussé à me rendre sur le site », écrit un auditeur.
« La prime existe, mais en pratique ce n’est pas vraiment jouable »
La faille se situe dans le fait qu’aucun médecin dans le canton du Jura ne permettait en réalité de bénéficier du rabais promis, ces modèles alternatifs imposant parfois un professionnel de référence dans un autre canton ! « Effectivement certaines caisses affichent des primes très attractives, mais liées à des médecins qui ne sont pas sur place. Sur certains modèles, un Jurassien est parfois tenu d’aller consulter à Bienne ou à Berne. La prime existe, mais en pratique, ce n’est pas vraiment jouable », confirme un ancien courtier jurassien en assurances.
Yannis Papadaniel : « Ne pas regarder uniquement le montant de la prime, mais aussi les clauses »
« C’est pour ça que l’on conseille de ne pas regarder uniquement le montant de la prime, mais aussi les clauses. Dans ces modèles alternatifs, il faut souvent renoncer à une part de liberté dans son parcours de soin qui est fléché. Cela amène à passer par des médecins ou des pharmacies situés loin. Particulièrement dans le Jura où la densité de fournisseurs n’est pas importante », éclaire Yannis Papadaniel. Des informations à bien vérifier au moment de choisir votre caisse maladie pour 2024. /ATS-jpi