Le Tribunal criminel à La Chaux-de-Fonds a condamné vendredi une mère et son amant à deux ans de prison avec sursis pour acte d’ordre sexuel avec des enfants. La victime est la fille de la prévenue. Elle avait dix ans au moment des faits
Affaire sordide, dont la victime est une fille de 10 ans. Une mère de famille et son amant ont été condamnés vendredi à deux ans de prison avec sursis par le Tribunal criminel à La Chaux-de-Fonds. Ils ont été reconnus coupables d’acte d’ordre sexuel avec un enfant et de contrainte sexuelle. La victime n’est autre que la fille de la prévenue. Elle a été placée dans une institution. Les faits se sont déroulés en été 2018 au domicile de l’amant. Ce jour-là, et après en avoir discuté pendant plusieurs mois par messages, le prévenu est venu chercher la mère et l’enfant à leur domicile. Selon le dossier, la mère « l’avait faite toute belle ». Pour détendre la victime, les adultes lui ont donné à boire un mélange de jus de pomme et de vodka. Arrivé à destination, tout le monde s’est dénudé et profité de la piscine. À un moment donné, l’enfant et le prévenu sont montés dans la chambre. C’est là que les actes ont été commis : caresses sur le sexe, attouchement et, entre autres, fellation. Contrairement au plan de départ, la mère n’a pas participé aux ébats. Mais elle les a observés.
Des prévenus honteux qui n’ont pas convaincu le Ministère public
Les deux prévenus ont reconnu la majorité des faits qui leur sont reprochés. Mais l’amant a expliqué que la victime ne l’avait pas repoussé et qu'il avait mis fin de lui-même à ses agissements. Mais selon le dossier, ce serait la victime qui lui aurait demandé d'arrêter. La mère a de son côté admis que son comportement de l’époque n’était pas celui d’une mère, qu’elle vivait des moments difficiles et qu’elle s’était « comportée comme une grosse merde ». Les deux prévenus se sont dits honteux et ont fait part de leurs regrets. Ils se sont dits dépassés par un plan à trois qui relevait du fantasme et qui s’est concrétisé. Pour la procureure, en revanche, tout a été mis en œuvre pour que ce plan sordide se réalise. Et même s’ils admettent les faits, les prévenus les minimisent. Et de poursuivre que si l’affaire a éclaté, c’est uniquement parce que l’enfant en a parlé à ses enseignants. Au début, la mère a même tenté de protéger son amant en expliquant que sa fille était « manipulatrice et aguicheuse envers les adultes ». Le Ministère public a aussi relevé que les deux accusés avaient agi dans un but égoïste : celui d’assouvir leur désir sexuel, sans se soucier de l’impact sur l’enfant. Il a requis 30 mois de prison dont six mois ferme et deux ans avec sursis.
L’écoulement du temps entre les faits et le jugement a été pris en compte dans la fixation de la peine
Dans son jugement, le Tribunal a tenu compte du laps de temps qui s’est écoulé entre les faits et le jugement : près de cinq ans. En ce qui concerne l’amant, la Cour a relevé que les faits étaient graves. Que le plan à trois avait été préparé et que le prévenu avait conscience de mal agir, ce qui ne l’a pas arrêté. Mais il a aussi tenu compte de sa franchise durant l’instruction, de l’absence d’antécédent et d’un casier judiciaire vierge. Les juges ont relevé le comportement ignoble de la mère. Elle s’en est prise à sa propre fille, ce qui est encore plus grave. Elle a aussi fait preuve de moins de franchise pendant l’instruction. Comme pour son amant, le Tribunal a pris en compte l’absence d’antécédent et de casier judiciaire. Elle a aussi été condamnée à verser 7'000 francs pour tort moral à sa fille. Son ancien amant versera pour sa part 5'000 francs à la victime. Dans la fixation de la peine, le Tribunal a aussi retenu que les deux prévenus suivaient une thérapie. Ce jugement peut faire l’objet d’une annonce d’appel dans les dix jours. /sma