L’association a déposé mardi dans ce sens une motion au Grand Conseil. Elle met en garde contre la hausse des coûts de l'énergie et des loyers, qui pèsent de plus en plus lourdement sur les ménages modestes et précaires
L'ASLOCA (Association suisse des locataires) neuchâteloise a déposé ce mardi une motion populaire au Grand Conseil pour demander l'introduction d'une allocation énergétique visant à aider les ménages modestes à faire face à la flambée des coûts de l'énergie. Cette proposition fait écho aux préoccupations croissantes de la majorité des Neuchâtelois, dont près de 70 % sont locataires dans le canton.
La motion déposée par l'ASLOCA neuchâteloise met en lumière l'explosion des coûts liés au logement, tels que les prix de l'énergie, la hausse du taux hypothécaire de référence et l'indexation des loyers sur l'IPC (Indice des prix à la consommation), ainsi que la diminution des salaires réels et du pouvoir d'achat. Dans ce contexte, l'association recommande aux locataires de contester les hausses de loyer injustifiées et demande aux autorités de mettre en place un mécanisme de contrôle des loyers.
Un frein à la hausse du prix de l’énergie
La proposition de l'ASLOCA neuchâteloise et des signataires de la motion populaire consiste à instaurer une allocation énergétique accordée aux locataires des classes moyennes et populaires, tant que les prix de l'énergie restent aux niveaux annoncés par les fournisseurs et producteurs. Or une nouvelle hausse de l’ordre de 12% pourrait intervenir l’année prochaine, selon l’Association des entreprises électriques suisses.Julia Huguenin-Dumittan, secrétaire générale de l'ASLOCA neuchâteloise, suggère que cette allocation pourrait prendre la forme d'une réduction d'impôts pour les personnes concernées ou de bons à faire valoir auprès des fournisseurs d'énergie. Elle souligne également le fait que les locataires sont dépendants du marché de l'énergie, sans aucun contrôle sur la source ou le fournisseur d'énergie, ni même sur l'isolation ou l'état de rénovation de leur logement loué.
Julia Huguenin-Dumittan : « On a constaté que la plupart des décomptes (de charges) sont justes et que c’est uniquement le prix de l’énergie qui a pris l’ascenseur »
Vigilance de mise pour tous les locataires
Un autre sujet majeur de préoccupation pour les locataires en Suisse est la hausse du taux hypothécaire de référence. Jonathan Gretillat, président de l'ASLOCA neuchâteloise, dénonce le fait que les loyers ont augmenté de 22,1 % entre 2005 et 2021, alors qu'ils auraient dû baisser en moyenne de 10,3 % si les baisses successives du taux hypothécaire de référence avaient été appliquées par tous les bailleurs. « Aujourd’hui, il n’y a pas de contrôle régulier automatique des loyers au niveau suisse et c’est l’une de nos revendications. » Ainsi, le contrôle de la loi appartient à chaque locataire individuellement. « Et c’est bien ça le problème, car un locataire ne connaissant pas ses droits ou ayant peur de les faire valoir par crainte de représailles va laisser aller les hausses de loyer sans les contester. »Jonathan Gretillat : « Les locataires ayant conclu un bail avant mars 2020 ne devraient pas subir de hausse de loyer aujourd’hui »
Face à cette situation, l'ASLOCA neuchâteloise encourage les locataires à contester les hausses de loyer qu'ils reçoivent dans les 30 jours suivant la notification. L'association fournit des conseils sur la légalité des augmentations de loyer et met à disposition des modèles de requêtes à envoyer à la Chambre de conciliation régionale. Les locataires concernés peuvent également estimer les conséquences de ces hausses en utilisant le calculateuren ligne de l'ASLOCA. /dsa