Limite du système de protection contre les crues du pied du Jura

Le système de régulation des eaux du Jura a globalement bien fonctionné lors des crues de 2021 ...
Limite du système de protection contre les crues du pied du Jura

Limite du système de protection contre les crues du pied du Jura

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le système de régulation des eaux du Jura a globalement bien fonctionné lors des crues de 2021 aux abords des lacs du pied du Jura. L'analyse des événements par les cantons et la Confédération a aussi montré ses limites. Une 3e correction n'est cependant pas prévue.

Ce constat a été présenté vendredi par des représentants des cantons de Vaud, de Neuchâtel, de Berne de Soleure, de Fribourg et d'Argovie ainsi que de la Confédération lors d'une conférence de presse à Nidau (BE). L'objectif était de procéder à une analyse commune des crues survenues en été 2021.

L'analyse de ces événements a montré que le système de régulation de la correction des eaux du Jura a permis d'éviter des dommages plus importants. Lors de ces inondations, les lacs de Neuchâtel et de Bienne avaient dépassé leur niveau de crue.

Système avec ses limites

Pour les cantons concernés par les lacs du pied du Jura mais aussi par l'Aar, le système de régulation a toutefois montré ses limites: alors que les crues avaient touché les zones proches de l'Aar en aval du lac de Bienne en 2007, elles ont surtout impacté les riverains des lacs de Neuchâtel, de Bienne et de Morat en 2021.

Sans les optimisations apportées suite aux crues de 2007, le niveau des lacs aurait été supérieur d'environ 20 centimètres durant l'été 2021, selon les experts. S'ils reconnaissent qu'il est nécessaire de mieux protéger les infrastructures exposées aux crues, cantons et Confédération jugent qu'il faut aussi mieux informer la population. Les citoyens les plus touchés, eux, demandent des actions fortes telles qu'une troisième correction des eaux du Jura. Elle n'est toutefois pas à l'ordre du jour. Un tel projet impliquerait d'importants travaux sur tout le système de régulation. Les coûts seraient disproportionnés par rapport aux avantages escomptés, selon le conseiller d'Etat bernois Christoph Neuhaus. 

La première correction, réalisée au 19e siècle, portait sur la déviation de l'Aar dans le lac de Bienne via le canal de Hagneck et l'aménagement du canal de la Broye et celui de la Thielle entre les trois lacs. La deuxième correction, qui date d'il y a 50 ans environ, a permis d'augmenter la capacité d'écoulement du système en élargissant les canaux. Si la troisième correction n'est pas prévue pour l'heure, le réchauffement climatique et l'augmentation des risques de crues pourraient amener les cantons à revoir leur stratégie dans les décennies à venir. En attendant, la déclaration commune présentée vendredi va dans le sens d'un renforcement des collaborations, d'une amélioration des systèmes d'alerte et d'une meilleure régulation préventive du niveau des lacs. Le conseiller d'Etat neuchâtelois Laurent Favre estime que la stratégie est bonne, même si le risque zéro n'existe pas.

Laurent Favre qui met aussi en avant les bienfaits des premières corrections des eaux. Celles-ci ont permis de prendre aux lacs 10'000 hectares de terrain pour l'agriculture et le développement urbain. Elles ont aussi façonné durablement le paysage régional pour en faire cette carte postale admirée loin à la ronde. ATS/oza

 

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